Lutte contre le VIH : l’OMS recommande un antirétroviral injectable

il y a 5 heures 23
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

À l’ouverture de la 13e conférence de la Société internationale du sida (IAS 2025), qui se tient à Kigali, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé ce lundi 14 juillet 2025 l’utilisation du lénacapavir, un antirétroviral injectable à longue durée d’action, à administrer deux fois par an dans le cadre de la prophylaxie pré-exposition (PrEP).

Présenté comme « une avancée décisive » par le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le lénacapavir pourrait transformer la prévention du VIH, en particulier dans les pays à faibles ressources. Ce traitement permettrait de contourner les obstacles liés à la prise quotidienne de comprimés, à la stigmatisation ou encore aux difficultés d’accès aux soins.

« Alors qu’un vaccin contre le VIH demeure hors de portée, le lénacapavir est actuellement ce qu’il y a de plus prometteur », a déclaré le Dr Tedros, soulignant que les essais cliniques ont montré une quasi-élimination des nouvelles infections chez les personnes à risque.

En 2024, le monde a enregistré 1,3 million de nouvelles infections à VIH, touchant principalement les groupes vulnérables : travailleurs et travailleuses du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes transgenres, usagers de drogues injectables, détenus et enfants. Malgré les progrès dans l’accès aux traitements — 31,6 millions de personnes traitées en 2024 contre 30,3 millions en 2023 —, le virus a encore causé environ 630 000 décès l’an dernier.

En Guinée, la situation demeure préoccupante malgré des efforts ciblés. Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS 2018), la prévalence du VIH dans la population générale est estimée à 1,5 %, un taux relativement stable, mais qui masque de fortes disparités parmi les groupes clés. Les dernières données font état de taux de prévalence allant de 3,6 % à 9,8 % chez les populations les plus exposées, notamment 4,9 % chez les travailleurs·euses du sexe et 9,8 % chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH).

En 2024, la stratégie de dépistage mobile différencié, conduite par l’OIM Guinée en partenariat avec Plan International Guinée et le Programme national de lutte contre le sida et les hépatites (PNLSH), a permis de renforcer le dépistage ciblé. Au total, 6 159 travailleurs·euses du sexe ont été sensibilisés et testés, dont 2 616 ont effectivement accédé aux services de dépistage. De leur côté, 1 349 HSH ont été testés via l’Unité Mobile Médicalisée (UMM).

Pour la Dre Meg Doherty, directrice des programmes VIH à l’OMS, la science a déjà fourni les outils pour vaincre le virus. Ce qui manque aujourd’hui, selon elle, c’est « une mise en œuvre audacieuse, équitable et portée par les communautés ».

Avec cette nouvelle option injectable biannuelle, la Guinée dispose d’un levier supplémentaire pour renforcer sa riposte. À condition, toutefois, que les autorités sanitaires s’approprient rapidement les recommandations de l’OMS et facilitent l’accès aux traitements pour les populations les plus exposées. Ce serait un pas décisif vers l’objectif mondial d’éradication de l’épidémie d’ici à 2030.

Lire l'article en entier