Le pont de l’aéroport de Conakry inondé : « L’eau qui descend de la Cité de l’Air arrive avec beaucoup de déchets »

Les grandes pluies qui s’abattent sur Conakry, la capitale guinéenne, ne sont pas sans conséquences. Au-delà des inondations par endroits, les eaux de ruissellement ont bloqué le passage dans les deux sens sous le pont de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de G’bessia. Pour débloquer le passage, les autorités ont mobilisé 6 motopompes et une centaine de personnes. Les déchets jetés dans les caniveaux, provenant du quartier Cité de l’air, sont accusés d’être à l’origine de cette obstruction, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Pour faire face à cette situation, les autorités ont sollicité une entreprise locale pour intervenir d’urgence. Sur le terrain, six motopompes et une centaine d’ouvriers ont été mobilisés. Ce dispositif a permis d’amorcer l’évacuation de l’eau stagnante sous le pont et de rétablir progressivement la circulation, fortement perturbée par un embouteillage devenu indescriptible.

Imourane Traoré, directeur général des poubelles de Conakry, l’entreprise chargée de l’intervention, revient sur les faits.

Imourane Traoré, directeur général des poubelles de Conakry

« Nous avons commencé à travailler ici depuis le jeudi 3 juillet. Il y avait une quantité importante d’eau à cause de la forte pluie. C’est AGEROUTE qui nous a contactés pour intervenir. Déjà, avant la saison pluvieuse, nous avions reçu des instructions pour traiter non seulement le point noir de l’aéroport, mais aussi d’autres zones critiques de la capitale », a-t-il déclaré.

Selon monsieur Traoré, le principal problème à ce niveau vient de l’obstruction par des déchets du canal d’évacuation qui devrait normalement diriger les eaux vers la mer. « L’eau qui descend de la colline, notamment de la Cité de l’Air, arrive avec beaucoup de déchets. Et malheureusement, le canal d’évacuation est totalement bouché. Du coup, l’eau s’accumule ici. Nous avons d’abord travaillé à créer un passage pour l’eau, ensuite nous procéderons à la vérification de l’état des ouvrages pour corriger d’éventuelles anomalies et éviter que cela ne se reproduise », a-t-il promis.

Par ailleurs, Imourane Traoré affirme que le volume d’eau enregistré cette année est sans précédent. « On n’a jamais eu une telle quantité d’eau ici. Cela fait cinq jours que nous travaillons sans relâche. Nous utilisons six motopompes, chacune capable de pomper 500 litres d’eau par seconde. Plus de 100 personnes sont mobilisées. Au départ, on était venu avec 15 camions pompeurs, mais ils n’étaient pas adaptés. Donc, on s’est rabattu sur les motopompes. »

Au-delà de l’aspect technique, le DG des poubelles de Conakry invite les citoyens à adopter un comportement plus responsable en matière de gestion des déchets. « Les eaux de ruissellement ne font que déplacer les problèmes. Jeter les ordures dans les caniveaux ou dans les rues n’est pas la solution. Ces déchets finissent par bloquer les canaux et provoquer des inondations. Nous demandons aux citoyens de garder les ordures ou, mieux encore, de s’abonner à un prestataire de ménage pour un ramassage régulier. »

La situation à l’aéroport de Conakry est en voie de stabilisation, mais elle met en lumière la nécessité d’un changement de comportement et d’une meilleure coordination entre les citoyens et les autorités pour faire face aux défis récurrents liés aux inondations.

Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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