Guinée-Bissau : le FMI alerte sur les risques liés à la dette, la fragilité politique et la baisse des subventions

il y a 4 heures 22
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Malgré une dynamique économique globalement positive depuis 2022, la Guinée-Bissau demeure exposée à de sérieuses vulnérabilités. Dans son dernier rapport publié à l’issue de la consultation au titre de l’article IV pour l’année 2025, le Fonds monétaire international (FMI) alerte sur les risques accrus de surendettement et appelle à une rigueur accrue dans la gestion budgétaire et les réformes.

Le Conseil d’administration du FMI a également validé la huitième revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), ouvrant la voie à un nouveau décaissement immédiat de 4,73 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 6,5 millions de dollars américains. Ce nouveau décaissement porte le total reçu par Bissau à 35,04 millions de DTS (environ 48,1 millions USD).

« Depuis la dernière consultation (2022), la Guinée-Bissau a réalisé d’importants progrès en matière d’infrastructures (réseau électrique, routes urbaines, futur terminal aéroportuaire). Toutefois, elle reste très vulnérable en raison : d’une forte dépendance aux exportations de noix de cajou (90 %), d’un risque élevé de surendettement, d’un contexte politique fragile à l’approche des élections de novembre 2025 », souligne le rapport.

Sur les neuf critères de performance quantitatifs fixés pour décembre 2024, sept ont été atteints, tout comme trois des quatre repères structurels. Le critère continu relatif aux paiements de la dette a été respecté. En revanche, l’objectif lié au fonctionnement du comité des dépenses publiques (COTADO) n’a pas été atteint.

Perspectives économiques pour 2025
Le FMI prévoit une croissance du PIB de 5,1 % en 2025, avec une inflation maîtrisée à 2 %. Le déficit du compte courant devrait se situer autour de 5,8 % du PIB, tandis que l’objectif de déficit budgétaire est fixé à 3,4 %. Quant à la dette publique, elle devrait diminuer, passant de 82,2 % du PIB en 2024 à 78,5 % en 2025.

Le FMI, de son côté, recommande :
De renforcer la discipline budgétaire, notamment sur les salaires et les dépenses électorales ;
D’améliorer la gestion de la dette en limitant les emprunts onéreux au profit de financements concessionnels ;
De diversifier l’économie en misant sur la pêche, l’agriculture traditionnelle et les mines ;
De renforcer la gouvernance publique à travers des audits, un meilleur contrôle des contrats publics et plus de transparence sur les entreprises d’État ;
D’améliorer la protection sociale en remplaçant progressivement les subventions généralisées par des programmes ciblés en faveur des populations vulnérables.

Malgré sa résilience, l’économie de la Guinée-Bissau reste fragile face à plusieurs risques, dont les tensions politiques liées aux élections de novembre 2025, une possible surchauffe des dépenses publiques, la réduction des subventions des partenaires extérieurs, ainsi qu’une forte exposition aux aléas climatiques et aux fluctuations des prix mondiaux.

Le FMI soutient la prolongation du programme jusqu’en juillet 2026 afin de consolider les acquis des réformes en cours, mais insiste sur la nécessité d’une mise en œuvre rigoureuse des engagements pris par les autorités.

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