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Du 7 au 8 juillet 2025, le ministère de la Justice, à travers l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués de Guinée (AGRASC), organise un forum à Conakry.
Ouverte ce lundi au tribunal du 28 septembre, cette rencontre vise à recenser les capacités et à harmoniser la compréhension des missions respectives des deux agences, dans un contexte juridique et institutionnel parfois complexe selon les pays.
La délégation française, conduite par Mme Sylvie Marquely, sous-directrice de l’AGRASC France, et M. André Tarago, a rejoint ses homologues guinéens, accompagnés du ministre guinéen des Droits de l’Homme et du Premier ministre, chef du gouvernement, pour deux jours d’échanges intensifs.
Alpha Seny Camara, directeur général adjoint de l’AGRASC Guinée, a salué cette initiative en soulignant l’importance d’une compréhension commune entre magistrats, policiers, gendarmes, douaniers et experts en gestion des avoirs criminels. Selon lui, la contribution française constitue un apport précieux pour l’AGRASC guinéenne, encore jeune :
« L’objectif est que nous ayons tous une lecture commune des missions que nous portons, que ce soit en Guinée, en France, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou ailleurs. La loi est la même, mais les environnements et les défis diffèrent. En août, nous aurons deux ans d’existence. En Grèce, par exemple, ils ont déjà 15 ans d’expérience. D’où l’importance de ce type de rencontres pour apprendre et se renforcer. »
Il a également évoqué certaines incompréhensions persistantes au sein des institutions judiciaires et sécuritaires :
« Des magistrats, policiers, douaniers ou gendarmes ne saisissent pas toujours bien le mécanisme de gestion des avoirs. Ce forum vise à lever ces zones d’ombre. La loi est dure, mais c’est la loi. Il ne faut pas en faire un sujet personnel. Ce forum est un espace pour dépasser les divergences et renforcer l’action collective. Le Ghana a été le premier pays africain à créer une telle agence, suivi de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, de la Guinée et du Bénin », a précisé M. Camara.
La Guinée a d’ailleurs été conviée à participer au prochain forum régional à Dakar, prévu du 9 au 13 juillet.
Lors de son allocution, le président du conseil d’administration de l’AGRASC Guinée, Alpha Saliou Bah, a exprimé de fortes attentes vis-à-vis de la coopération franco-guinéenne :
« Cet événement marque une étape importante dans notre engagement commun pour le renforcement de l’État de droit, la transparence dans la gestion des avoirs criminels et l’effectivité de la chaîne de recouvrement. L’AGRASC Guinée, institution jeune mais ambitieuse, s’est engagée dans cette voie avec le soutien déterminant de l’AGRASC France, dont je salue ici la coopération exemplaire. »
Il a rappelé le rôle central de l’agence dans la redistribution transparente au profit de la collectivité.
Le ministre de la Justice, Yaya Keïraba Kaba, a salué cette première grande initiative depuis 2022 dans le cadre de la lutte contre la criminalité financière :
« La CRIEF, l’AGRASC, la Cour des comptes… sont aujourd’hui les véritables piliers judiciaires de la lutte contre le détournement des deniers publics et le blanchiment d’argent. Trop souvent, les biens mal acquis échappent à toute restitution. La mise en place de l’AGRASC constitue une avancée majeure, permettant d’assurer l’exécution des décisions de justice. »
Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, a appelé à la persévérance dans cette démarche de partage :
« Recherchons ceux qui savent le mieux pour tirer profit de leurs expériences. Il n’y a aucune honte à aller chercher le savoir là où il se trouve. Aujourd’hui, sur les aspects juridiques et ceux relatifs à l’AGRASC, il est judicieux de se rapprocher de l’AGRASC française. Sur d’autres plans techniques, il pourrait être utile de s’inspirer des expériences de Singapour ou du Rwanda. Je souhaite plein succès à vos journées de réflexion et vous encourage à garder le cap. Quand un pays a longtemps été marqué par l’impunité et les abus, le changement exige détermination et constance. »
Dans ce même cadre, les directeurs généraux des AGRASC de Guinée et de France sont attendus à Dakar le 9 juillet prochain.
Mariame Mayi Cissé
623 62 53 65
L’article Gestion des avoirs saisis : en plus de la France, Bah Oury propose de s’inspirer des expériences de Singapour et du Rwanda est apparu en premier sur Mediaguinee.com.