Blocage du pont de l’aéroport par les eaux: «c’est après trois jours de recherche et d’analyse qu’on a compris…le problème» (DG Imrane Traoré des poubelles de Conakry)

Depuis plusieurs jours, le niveau inférieur qui passe sous le pont de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry est inaccessible à la circulation, suite aux eaux de ruissellement qui stagnent, une situation qui oblige tous les usagers d’emprunter le niveau supérieur du pont, à l’aller comme au retour. Depuis jeudi 3 juillet dernier, une équipe travaillant jour et nuit multiplie les actions pour libérer ce passage. Ce lundi 07 juillet votre quotidien électrique s’est rendu sur les lieux pour comprendre les causes, les conséquences et les travaux entrepris pour évacuer les eaux sous ce pont. 

Imrane Traoré, directeur général des poubelles de Conakry trouvé sur les lieux a dans une interview accordée à notre rédaction laissé entendre qu’il y a de fortes chances qu’il libère ce passage pour la circulation aujourd’hui.

Mediaguinee: Monsieur le directeur, depuis quelques jours, nous sommes confrontés à une inondation sous le tunnel de l’aéroport, sur l’autoroute Fidel Castro. Dites-nous quelles sont les raisons de cette inondation ?

Imrane Traoré:  Les raisons sont simples<<<<<<<<. Le grand canal d’évacuation des eaux pluviales qui doit drainer les eaux en passant sous l’autoroute est totalement obstrué, totalement fermé. Donc, les eaux venant de là-haut, dans le quartier Cité de l’Air, viennent avec beaucoup de déchets. Et vu la quantité de pluie qui s’est abattue sur  Conakry ces derniers jours, l’eau est venue avec beaucoup de déchets. Donc au lieu que cette eau ne parte en mer, toute cette eau s’est retrouvée ici sous le pont. On n’avait jamais vu ce genre de stagnation d’eau sous le pont de l’aéroport.

Donc, c’est ça qui nous a mis dans ces conditions-là. Et ce n’est pas tout de suite qu’on a su identifier le problème. C’est après trois jours de recherche et d’analyse qu’on a compris que le problème de l’aéroport venait du fait que les eaux qui doivent être drainées en mer ne vont pas en mer, se retrouvent sous le pont. Et là, on a déjà commencé à régler ce problème parce qu’on a déjà accru le caniveau d’évacuation des eaux. Donc, les prochaines pluies qui vont tomber, les eaux ne viendront plus sous le pont. Elles vont aller directement en mer en passant sous le pont de l’autoroute.

Par le passé, nous avons enregistré ces genres de phénomènes. Mais l’eau ne prenait pas autant de temps. Mais cette année, depuis le 3 juillet jusqu’aujourd’hui, nous avons constaté que l’eau n’a pas trop bougé. Qu’est-ce qui explique cela ?

Imrane Traoré: Non, ça a bougé. C’est vrai que quand l’eau traîne les déchets, les ordures ménagères, le sable, il y a forcément des formations de boue. Et ça se compacte dedans. Donc, ça ralentit l’évacuation normale. Donc, notre première action, après avoir ouvert le caniveau pour le drainage des eaux, nous avons essayé de déboucher les regards accessibles pour que l’eau parte. Et là, on s’est rendu compte que l’eau commençait à partir. Mais la quantité d’eau ici est importante. Elle est très importante. Donc, elle ne peut pas aller aussi rapidement. À cause de ça, on a aussi augmenté nos capacités en faisant acheminer de nouvelles motopompes avec de fortes capacités.

Vous avez vu derrière moi, ces motopompes sont en train de travailler. Donc, le drainage se fait naturellement, mais les eaux aussi sont en train d’être pompées par les motopompes pour vraiment libérer la circulation aujourd’hui. C’est ça, notre combat.

Puisque nous savons que ces problèmes sont causés par les ordures ménagères dans les quartiers environnants, vous, en tant que direction, que faites-vous pour que les citoyens ne puissent pas jeter des ordures dans les caniveaux ?

Imrane Traoré: Vous savez, moi, je suis un directeur d’entreprise. Je n’ai pas la compétence de ça. Vous pouvez plutôt poser ces questions-là aux collectivités. Moi, je n’ai aucune responsabilité à ce niveau. Ce que je sais, et ce qui est visible par tout le monde, quand il pleut, certains de nos concitoyens jettent les déchets dans les eaux de ruissellement. Et c’est ça qui nous fatigue aujourd’hui dans la circulation.

Depuis combien d’heures travaillez-vous sur ce lieu ? 

Imrane Traoré: Depuis le jeudi dernier, le 3 juillet nous sommes là. Comme vous voyez, on est motivés. On avait mis une quinzaine de camions pour pomper l’eau. Mais on s’est rendu compte que ce n’est pas ça la solution aujourd’hui. La solution c’est comment aspirer l’eau de façon continue. Parce que quand les camions aspirent, quand ça se remplit, il faut aller déverser. Ça ralentit le processus. Donc on a mis les motopompes qui ne font que pomper en continu. Donc c’est ce que vous êtes en train de voir là. Et nous sommes convaincus qu’aujourd’hui, on va pouvoir libérer la circulation pour que nos concitoyens puissent circuler. 

Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des usagers ? 

Imrane Traoré: Je veux vraiment que nos concitoyens comprennent que ce n’est pas une négligence. Vous savez, même dans les pays les plus développés, les situations d’exception arrivent. Les situations d’exception, les incendies, ça arrive. Mais notre capacité à pouvoir réagir quand il y a une situation, c’est ce qui nous démarque. Et nous sommes aujourd’hui en train de nous battre très rapidement pour que nos concitoyens puissent vraiment reprendre la route.

Est-ce qu’après cette correction, vous pouvez rassurer les usagers  que ce tunnel de l’aéroport ne sera pas inondé pour cette saison ? 

Imrane Traoré: Oui, parce que l’AGEROUTE nous a commis à la tâche de mettre un programme de suivi régulier permanent pour que la formation de boue ne se fasse plus. Dès qu’il y a un dépôt de boue, il faut que l’on lève pour l’envoyer au déploiement autorisé pour permettre aux eaux de ruissellement de passer. Ça, on va le faire de façon continue. Et je pense qu’avec cette solution, on ne va plus connaître ce genre de situation. 

Mamadou Yaya Barry

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