De la vulnérabilité à la résilience : vers une Guinée mieux préparée aux catastrophes [Par Mohamed Kouyaté]

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Mohamed Kouyaté

Inondations, incendies, épidémies, explosions industrielles : la Guinée a subi ces dernières années une série d’événements catastrophiques révélant une vulnérabilité structurelle préoccupante.

L’explosion du dépôt de carburant de Kaloum en décembre 2023, les inondations meurtrières de Conakry en août 2022, ou encore les incendies à répétition dans les grands marchés urbains ont causé des centaines de morts et plusieurs centaines de milliards de francs guinéens de pertes économiques.
Face à cette réalité, passer d’une logique de réaction improvisée à une culture nationale de la résilience devient une priorité absolue.

La Guinée doit se doter d’une stratégie ambitieuse pour mieux anticiper, prévenir et surmonter les crises.

I. Une vulnérabilité chronique

Plusieurs facteurs aggravent la vulnérabilité actuelle de la Guinée face aux catastrophes :

Urbanisation anarchique : plus de 60% des constructions à Conakry sont informelles, souvent sans normes de sécurité.
Système d’alerte précoce embryonnaire : en 2023, seules 5préfectures sur 33 disposaient d’un dispositif d’alerte fonctionnel.
Faible préparation communautaire : moins de 20% des populations urbaines savent comment réagir face à un risque majeur (source : DGPC, 2023).
Manque de planification territoriale intégrant les risques naturels et technologiques.

Cette vulnérabilité alourdit à chaque crise les pertes humaines, matérielles et économiques, retardant durablement le développement.

II. Pourquoi la résilience est la clé de notre avenir

Dans le monde d’aujourd’hui, un État résilient est un État fort.Développer la résilience, c’est :

Protéger les vies humaines contre les risques croissants.
Préserver les infrastructures économiques et sociales stratégiques.
Renforcer la confiance citoyenne dans la capacité de l’État à anticiper et à protéger.
Assurer la continuité de l’activité économique et des services publics même en situation de crise.

D’après l’ONU, chaque dollar investi dans la réduction des risques rapporte en moyenne sept dollars en pertes évitées.

La résilience n’est pas un coût : c’est un investissement rentable et vital.

III. Construire une Guinée résiliente : par où commencer ?

Dès 2025, il est possible de poser les fondations d’une résilience nationale robuste à travers :

La création d’un Système National d’Alerte Précoce Multirisques, interconnecté à toutes les régions.
La généralisation des Plans Communaux de Gestion des Risques et Catastrophes (PCGRC) dans chaque commune.
L’intégration systématique de la réduction des risques dans tous les projets de développement (infrastructures, éducation, urbanisme, santé).
La formation de 100 000 citoyens aux gestes de prévention et de réaction d’ici 2027.
La mobilisation des collectivités, du secteur privé et des communautés à travers des campagnes annuelles nationales :
o Semaine Nationale de la Résilience
o Journée de la Protection Civile
o Concours « Commune Résiliente » pour encourager les initiatives locales

Conclusion

La résilience ne se décrète pas, elle se construit patiemment, stratégiquement et collectivement.
Face aux risques croissants, la Guinée doit choisir d’investir dans la prévention, l’anticipation et l’adaptation.

De la vulnérabilité à la résilience, il y a un chemin que nous devons tracer dès aujourd’hui pour protéger nos enfants, notre économie et notre avenir commun.

Une Guinée résiliente est une Guinée plus forte, plus juste, et plus durable.

Mohamed KOUYATÉ 

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