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Conakry, capitale dynamique de la République de Guinée, est aujourd’hui confrontée à une crise environnementale alarmante : la prolifération incontrôlée des déchets solides dans ses rues, quartiers, espaces publics et même cours d’eau. Cette situation met en lumière une défaillance chronique de la gestion des ordures et interroge sur l’efficacité des institutions publiques dans la gouvernance environnementale urbaine.
Une ville en état d’asphyxie
À chaque coin de rue, sacs plastiques, emballages, restes alimentaires et autres détritus jonchent le sol, s’accumulent aux pieds des habitations et envahissent les caniveaux. Ce spectacle quotidien dépasse désormais la simple nuisance esthétique. Il engendre une véritable menace pour la santé publique, avec la prolifération de nuisibles (rats, mouches), la contamination des eaux, et la dégradation de l’air par la décomposition anarchique des déchets.
Les quartiers populaires, notamment ceux en périphérie, sont les plus touchés. Dans certains secteurs, les ordures s’amoncellent depuis plusieurs semaines sans que le moindre service de collecte ne soit visible. Ce phénomène exacerbe les risques d’épidémies et accentue les inégalités sociales, puisque les populations les plus vulnérables subissent de plein fouet cette dégradation de leur cadre de vie.
L’échec des politiques publiques
Malgré les budgets alloués, les campagnes de sensibilisation et les promesses répétées des autorités, le constat demeure : la gestion des déchets solides à Conakry est défaillante. Plusieurs facteurs expliquent cette impuissance :
Manque de coordination institutionnelle entre les différentes entités publiques responsables de l’environnement, de l’urbanisme et de la propreté urbaine.
Insuffisance des infrastructures : absence de sites appropriés de traitement, de centres de tri ou de décharges contrôlées.
Faible implication du secteur privé et des collectivités locales dans les opérations de collecte et valorisation des déchets.
Comportements citoyens insuffisamment encadrés par des mesures coercitives ou des systèmes incitatifs efficaces.
Corruption et mauvaise gestion des ressources affectées à la gestion des ordures.
En outre, l’absence d’une politique claire et durable de gestion des déchets, adaptée aux réalités socio-économiques de Conakry, amplifie la problématique. Les solutions ponctuelles et les interventions d’urgence restent insuffisantes face à l’ampleur du défi.
Vers une gouvernance environnementale renouvelée
Face à cette situation critique, il est urgent de repenser la gouvernance de la gestion des déchets à Conakry. Les autorités doivent adopter une approche intégrée, combinant réglementation, sensibilisation, infrastructures adaptées et partenariat avec les acteurs privés et communautaires.
Une démarche participative, mobilisant aussi bien les populations locales que les acteurs économiques et les ONG environnementales, est indispensable pour créer une véritable dynamique de propreté et de durabilité urbaine.
Par ailleurs, l’application rigoureuse du cadre juridique en matière d’environnement et la transparence dans la gestion des fonds alloués à la collecte et au traitement des déchets doivent être renforcées.
Conakry est aujourd’hui asphyxiée par ses ordures, et cette crise environnementale est le reflet d’une gouvernance publique défaillante. La capitale guinéenne ne peut plus se permettre de subir cette situation qui met en péril la santé de ses habitants et son développement économique. Il est impératif que les pouvoirs publics s’engagent résolument dans une politique de gestion durable des déchets, adaptée, inclusive et efficace.
Seule une volonté politique forte, accompagnée d’une mobilisation citoyenne active, permettra à Conakry de retrouver un environnement sain, digne de sa stature de capitale africaine.
Universitaire – Masterant en Droit de l’Environnement, Mine et Développement Durable
Master en Gouvernance de Projet de Développement en Afrique