Baisse de la fréquentation, gestion des ordures… Les énormes défis de la plage Takonko en cette saison des pluies à Conakry

Depuis le début de la saison des pluies à Conakry, les plages de la capitale guinéenne connaissent une véritable baisse de fréquentation. Ce qui entraine une nette baisse des revenus au niveau de ces lieux touristiques. A la plage Takonko (dans la commune de Ratoma), c’est une asphyxie financière. La direction a même été contrainte de diminuer son personnel de deux tiers pour soulager ces caisses. Ousmane Diabaté, opérateur culturel et gérant principal de la plage Takonko, évoque cette situation avec beaucoup d’émotions.

Ousmane Diabaté, opérateur culturel et gérant principal de la plage Takonko

« Nous, on appelle ça en basse saison, parce qu’actuellement, la clientèle diminue carrément. La plage, les gens viennent souvent au bord, c’est compte tenu du soleil et autres là. Et quand il y a la pluie fréquemment, la clientèle diminue. Je ne dirais pas à 100%, mais presque à 200%, il faut le dire. Ça fait que même le personnel de 33 personnes, j’ai diminué jusqu’à 10 personnes. C’est que ça ne marche pas du tout », a-t-il déclaré.

En plus de la baisse de fréquentation, un autre problème majeur se pose : celui des déchets rejetés par la mer. La plage est en constamment sous la menace des ordures.

« Si l’assainissement n’était pas là, à cette saison pluvieuse, personnes n’allait venir au bord. Chaque matin, il y a une équipe qui est là pour ça. Et on arrive même à faire des abonnements au niveau des PME pour venir collecter les ordures, qui n’ont rien à voir avec ce que la marée fait monter au bord de la mer. Ça, tous les jours, on regroupe. Et avec l’appui de la mairie, on nous envoie les camions chaque deux semaines, on assure le carburant. Mais actuellement, à cause des boues, le camion ne peut pas passer. Parce que dès que le camion essaie de partir pour récupérer les ordures, c’est autre chose. On est en train de voir. Dès que la pluie va diminuer un peu, je vais faire appel à la mairie et ils vont nous envoyer encore les camionnettes et la machine pour enlever », a dit Ousmane Diabaté.

Pour ce gestionnaire touristique, les ordures qui assaillent la plage Takonko sont majoritairement l’oeuvre des populations environnantes.

« Ces ordures-là viennent, il faut que le Guinéen mette quelque chose en idée que les bordures de mer sont un lieu touristique qu’on doit prendre compte, sauver et garder propre. On voit des fois les pampers des enfants, les pagnes, les serviettes, les bidons d’eau, même les bidons de 5 litres et autres sont là. Ce côté, on a beau fait, un moment même, on avait commencé à sensibiliser, même dans les quartiers. Mais, ils ont commencé à dire : ouais, parce que la plage c’est leur intérêt », a-t-il raconté.

Hadja Saran DIAKITÉ et Jacqueline KOUROUMA pour Guineematin.com

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