Lutte contre la mortalité infantile : la Guinée introduit un nouveau vaccin contre le paludisme

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La République de Guinée franchit une étape décisive dans la lutte contre le paludisme, première cause de mortalité infantile dans le pays.

Un nouveau vaccin, gratuit et sécurisé est désormais introduit dans le vaste programme national de lutte.

C’est le premier ministre chef du gouvernement qui a présidé la cérémonie de lancement officiel ce mercredi 13 août, à Conakry. C’était en présence du président du Conseil National de la Transition (CNT) et des partenaires techniques et financiers.

Malgré les efforts de l’État et de ses partenaires, le paludisme, ou malaria, demeure la principale cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans en Guinée. Pour y remédier, le ministère de la Santé a introduit le vaccin antipaludique RTS,S. Administré gratuitement en quatre doses aux enfants âgés de 5 à 23 mois, il vise à réduire considérablement la mortalité infantile.

Dans un premier temps, le vaccin sera déployé dans les districts de Yomou, Mamou, Gaoual et Kankan, des zones à forte prévalence de la maladie.

L’objectif est de l’étendre progressivement sur l’ensemble du territoire national. Ce vaccin a déjà prouvé son efficacité dans d’autres pays africains tels que le Ghana, le Kenya et le Malawi.

Cette initiative est le fruit d’une collaboration solide entre le gouvernement guinéen et ses partenaires, dont l’Alliance Gavi, l’OMS et l’UNICEF.

Dans son discours, Maddalena Bertolotti, la représentante de l’UNICEF en Guinée, a rappelé l’urgence de la situation. Elle a souligné qu’en 2023, l’Afrique a concentré 94% des cas et 95% des décès mondiaux dus au paludisme, ce qui génère un impact économique et social lourd. En saluant les avancées dans le domaine de la santé infantile ces derniers temps, elle a précisé que la vaccination sera couplée à l’enregistrement des naissances. Chaque enfant vacciné pourra ainsi obtenir un acte de naissance, ce qui contribuera à améliorer le taux d’enregistrement dans le pays.

Au nom du ministre de la Santé, Charlotte Daffé, la ministre de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, a salué le leadership du gouvernement et des partenaires. Elle a insisté sur le fait que le vaccin vient compléter les mesures de prévention existantes (moustiquaires et chimioprévention). Elle a également annoncé l’introduction prochaine du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV).

Charlotte Daffé a souligné que ce nouveau vaccin représente une étape décisive dans la protection des enfants et l’atteinte des objectifs de survie. Elle a précisé qu’il n’est pas expérimental mais approuvé par les autorités de réglementation, et qu’il sera administré dans le cadre des programmes de vaccination systématique.

Avant de procéder au lancement symbolique, le Premier ministre Amadou Oury Bah a souligné que l’introduction du vaccin concrétise le droit constitutionnel à la santé pour tous les Guinéens. Il a mis en avant les progrès du pays, le taux de vaccination national étant passé de 47% en 2022 à 63% en 2025. Il a également appelé à la vigilance face aux fausses informations sur la vaccination, insistant sur le fait que la vaccination est un droit et un devoir pour renforcer les défenses immunitaires.

Enfin, le Premier ministre a encouragé les parents à faire confiance à ce vaccin, le qualifiant d’outil essentiel pour garantir un meilleur avenir aux jeunes enfants. C’est ainsi qu’il a symboliquement lancé la campagne en administrant les premières doses à deux enfants.

Alhassane Fofana

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