Dialogue sur l’investissement et les partenariats : le projet Simandou au cœur des ambitions économiques de la Guinée

À la veille du lancement officiel de l’exploitation du gisement de fer de Simandou, un dialogue sur l’investissement et les partenariats en Guinée s’est tenu ce lundi, 10 novembre 2025. Organisée dans un complexe hôtelier de Conakry, la rencontre a réuni des acteurs majeurs du secteur minier autour des opportunités, défis et impacts liés à la réalisation de l’historique projet Simandou. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, en présence du Président du Conseil d’administration de Rio Tinto, Dominic Barton ; de plusieurs responsables de la société Rio Tinto, de la compagnie Baowu, ainsi que de nombreux autres partenaires nationaux et internationaux du domaine minier, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son intervention, le ministre Bouna Sylla est revenu sur la vision présidentielle et la portée historique du projet Simandou.

Bouna Sylla, Mmnistre des Mines et de la Géologie

« Le Simandou, tel qu’imaginé et conçu par le président de la République, est aujourd’hui une réalité. Le rêve de millions de Guinéens, depuis les pères fondateurs jusqu’à tous les présidents que nous avons connus depuis le 2 octobre 1958, se concrétise enfin. Mais, il a fallu le président Mamadi Doumbouya, avec son engagement et son amour jaloux pour la Guinée, pour que ce projet voie le jour, tout en prenant en compte les intérêts de toutes les parties prenantes », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le ministre des Mines a souligné la mise en place d’un modèle de co-développement inédit, réunissant des partenaires de cultures et de nationalités diverses au sein de la Compagnie du Transguinéen, opérateur du chemin de fer et du port, selon les standards internationaux. Selon lui, le président de la République attache une importance particulière au contenu local, décliné en trois axes : offrir des emplois aux Guinéens, créer des opportunités d’affaires pour les entreprises nationales, et promouvoir la formation et le transfert de compétences. Le projet Simandou, a-t-il ajouté, s’articule autour de quatre composantes majeures : une chaîne de montagnes d’environ 100 km, comprenant les blocs 1 et 2 (WCS et Baowu) et les blocs 3 et 4 (Rio Tinto et Chinalco) ; une ligne de chemin de fer longue de 650 km ; un port minéralier ; et une usine de production de pellets d’une capacité initiale de 500 000 tonnes par an, extensible à 2 millions de tonnes, pour transformer une partie du minerai sur le sol guinéen.

Diversification économique : faire du Simandou un levier et non une dépendance.

Abordant la dimension économique du projet, le ministre a insisté sur la nécessité d’une diversification au-delà du secteur minier. « Le Simandou, comme l’a dit le président, c’est une grande assiette dans une petite assiette. Autrement dit, quand on regarde le PIB de notre pays, il faut œuvrer pour que le Simandou ne soit plus qu’une petite portion d’une plus grande assiette, d’où ce concept de partenariat et ce forum organisé en collaboration avec Rio Tinto, afin d’encourager de nouveaux investissements en Guinée, au-delà du secteur minier. L’objectif est que le secteur minier ne soit qu’une petite portion de notre économie, dans le cadre d’une diversification économique plus large, pour éviter ce que les économistes appellent “la malédiction des ressources naturelles”», a indiqué Bouna Sylla

Le ministre appelle ainsi à une vision intégrée du développement, où les revenus issus du Simandou doivent servir de tremplin pour d’autres secteurs stratégiques de l’économie guinéenne.

Simandou 2040 : une vision de transformation au service des Guinéens

Pour Bouna Sylla, le véritable enjeu réside dans la capacité du projet à transformer durablement la vie des populations. « Comment faire en sorte que ce projet profite au plus grand nombre de Guinéens et devienne un véritable projet de transformation économique ? C’est pour cela qu’il faut avoir une vision au-delà du Simandou. Cette vision, c’est le programme Simandou 2040, qui repose sur cinq piliers ».

Ce programme repose sur des secteurs clés tels que l’agriculture, le commerce et l’industrie, mais aussi l’éducation et la culture, considérées comme des piliers du développement durable.

Le ministre a insisté sur la dimension éducative du projet, citant l’initiative “Simandou Académie”, voulue par le président Mamadi Doumbouya. « Elle prévoit que 20 % des impôts et taxes que l’État guinéen percevra du projet Simandou seront consacrés à des bourses d’études pour les meilleurs élèves des 33 préfectures du pays, afin qu’ils puissent poursuivre leurs études à l’étranger. Le but est d’offrir un avenir meilleur à notre jeunesse et d’éviter que nos enfants continuent de traverser la Méditerranée pour aller mourir dans les océans. »

Le dialogue sur l’investissement et les partenariats autour du projet Simandou marque une étape déterminante pour la Guinée. Au-delà de l’exploitation minière, c’est une vision de transformation nationale qui se dessine, plaçant l’être humain, la formation et la diversification économique au cœur du développement. Le Projet Simandou 2040, tel que défini par les autorités, s’annonce ainsi comme un vecteur de croissance inclusive et durable pour l’avenir du pays, si sa mise en œuvre respecte les principes du partenariat gagnant-gagnant.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : (+224) 622919225

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