Introduction du Bracelet électronique : Me Labilé salue l’initiative mais exige le respect des délais de détention

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L’introduction du bracelet électronique dans le système carcéral guinéen suscite l’intérêt des acteurs de défense des droits de l’homme.

Alors que le débat autour de ce projet initié par le gouvernement de transition reste d’actualité, notre rédaction s’est entretenue ce mardi 19 août 2025 avec Me Aimé Christophe Labilé Koné, président de l’ONG Avocats Sans Frontières Guinée.

L’activiste a tout d’abord salué l’initiative qu’il juge bénéfique pour le désengorgement des prisons du pays.

« Cette initiative en soi est salutaire parce qu’elle permet de désengorger nos lieux de détention, qui ne sont pas dans des conditions appréciables », a-t-il déclaré d’emblée.

Toutefois, l’avocat et défenseur des droits de l’homme estime que la réussite d’une telle réforme dépend du respect strict des délais légaux en matière de détention préventive.

Il a ainsi interpellé le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme afin que toutes les personnes en attente de jugement soient situées sur leur sort dans un délai raisonnable.

« Il faut que les prescriptions légales soient appliquées à la lettre. Le code de procédure pénale stipule que, lorsqu’on commet un délit, la détention préventive ne devrait pas excéder quatre mois. Et si elle est renouvelée, elle ne doit pas dépasser huit mois avant que la personne ne soit jugée et condamnée si elle doit l’être, ou libérée si elle est innocente. Or, dans nos prisons, il y a beaucoup plus de prévenus que de condamnés. Le bracelet électronique ne concerne que les condamnés. Qu’allons-nous faire de tous ceux qui attendent leur procès ? », s’est-il interrogé.

Selon lui, le ministère de la Justice doit travailler davantage pour réduire les détentions préventives jugées abusives.

« Si nous parvenons à juger les détenus dans les délais légaux et qu’on ajoute le recours au bracelet électronique, je crois que nos prisons seront véritablement désengorgées. », a-t-il estimé.

Pour le président de l’ONG Avocats Sans Frontières Guinée, c’est la seule voie pour améliorer les conditions carcérales et préserver la dignité des détenus.

Hadja Kadé Barry

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