Disparitions de Foniké et Billo : trois organisations de défense des droits humains exigent la lumière 

il y a 7 heures 56
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Les appels à faire la lumière sur l’enlèvement de Mamadou Bilo Bah et Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, se multiplient.

Ce mercredi 9 juillet 2025 marque exactement un an depuis que ces deux leaders du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ont été enlevés de force par des hommes en uniforme à Conakry.

À cette occasion, trois organisations de défense des droits humains, ACAT-France (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), TLP (Tournons La Page) et Human Rights Foundation ont dénoncé une violation flagrante des engagements internationaux de la Guinée.

Dans une déclaration conjointe publiée pour commémorer cette date, elles exigent l’ouverture d’une enquête indépendante afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire.

« La disparition d’Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah s’inscrit dans un contexte de répression croissante de l’engagement citoyen, que la communauté internationale ne peut continuer à ignorer. Face à l’impunité persistante, nous, organisations de la société civile, appelons à la mise en place d’une enquête indépendante et impartiale, incluant une composante internationale, sous l’égide des Nations Unies ou de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) », invitent-elles.

Ces organisations déplorent qu’en dépit des promesses d’une enquête, aucune avancée significative n’ait été enregistrée. Ni les familles des disparus ni les défenseurs des droits humains n’ont été entendus, et plusieurs éléments de preuve auraient été ignorés.

Elles appellent également la France, l’Union Européenne et les Nations Unies à prendre des mesures concrètes et immédiates face à cette situation jugée alarmante.

« Le gouvernement français a été interpellé à plusieurs reprises sur ses liens sécuritaires avec la junte militaire au pouvoir en Guinée. Dans un contexte où plusieurs responsables guinéens, formés par la France, sont accusés d’actes de torture et d’enlèvements, il est impératif d’agir », exigent-elles.

Elles formulent plusieurs exigences à la France et à l’Union Européenne :

-Soutenir l’ouverture d’une enquête internationale, notamment via les instances des Nations Unies (HCDH, Groupe de travail sur les disparitions forcées) ou de la CADHP.

-Suspendre toute coopération sécuritaire et militaire avec les forces impliquées tant que les auteurs de ces disparitions ne sont pas identifiés, poursuivis et sanctionnés.

-Conditionner toute aide budgétaire à la Guinée à des garanties claires sur le respect des droits fondamentaux.

Aux Nations Unies, elles demandent notamment :

-Le mandat d’une mission internationale d’établissement des faits concernant les cas de disparitions forcées en Guinée.

-L’inscription annuelle de l’affaire Oumar Sylla et Mamadou Bilo Bah à l’agenda du Conseil des Droits de l’Homme pour permettre un débat public avec les autorités guinéennes.

Enfin, ACAT-France, TLP et Human Rights Foundation exigent du gouvernement guinéen de révéler sans délai le sort réservé à Foniké Menguè et Bilo Bah, de garantir leur libération, et d’assurer la protection des défenseurs des droits humains, tout en mettant fin à la répression des mouvements citoyens.

« Un an après l’enlèvement d’Oumar Sylla et Mamadou Bilo Bah, le silence est devenu insoutenable. La vérité doit éclater, la justice doit être rendue. Ensemble, faisons entendre notre voix pour que ces demandes soient prises en compte et que les droits humains soient respectés en Guinée. », martèlent-elles.

Synthèse de Hadja Kadé Barry 

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