Jour du dépôt de la candidature de Doumbouya : ‘’j’ai compté 41 grands bus qui transportaient des gens’’, déplore Sadio Barry du BAG

Le lundi 3 novembre 2025, jour du dépôt de la candidature du président de la transition guinéenne, Mamadi Doumbouya, à la Cour suprême, la capitale a connu une journée inhabituelle. Plusieurs axes routiers menant à Kaloum ont été fermés, provoquant d’importants embouteillages et une paralysie partielle des activités économiques.

Dans plusieurs quartiers de Conakry, des foules vêtues de t-shirts blancs et de képis ont été aperçues, exprimant leur soutien au chef de l’État.

Ayant vécu cette scène inhabituelle lors du dépôt de candidature, le président du Bloc pour l’Alternance en Guinée (BAG) a dénoncé une mobilisation orchestrée, entraînant des scènes de désordre ainsi qu’une paralysie de la circulation et des activités économiques.

À l’occasion d’un point de presse animé le week-end dernier, cet acteur politique a témoigné avoir vu des bagarres liées au partage d’argent.

« Nous étions en ville parce que je devais récupérer un document relatif à la déclaration de mes biens chez le notaire. Donc, à 9 h, les rues étaient pleines, des mouvements de masse, mais tous habillés en uniforme. Quand je quittais le notaire, en route, j’ai assisté à une bagarre à un carrefour où les gens parlaient du partage d’argent. On leur avait donné de l’argent pour manger la journée parce qu’ils avaient passé toute la matinée jusqu’à 13 h là-bas. Pour le partage de l’argent, il y avait déjà de la bagarre », dit-il.

Le président du BAG, Abdoulaye Sadio Barry, a laissé entendre que ce n’était pas un hasard si toute cette population s’était retrouvée à Conakry 1, portant des t-shirts blancs et des képis : « Nous venions à la Cour suprême, je devais déposer mon dossier, j’étais accompagné de madame Guirassy. Moi, j’ai compté 41 grands bus qui transportaient des gens : des jeunes, des femmes, venant de Matoto, d’Enta, de Conakry 1, venant de partout, avec des uniformes. Croyez-vous que ces populations se soient réunies par pur hasard, par amour pour le président ? Qu’elles se soient réveillées brusquement, que chacun ait pensé à porter un t-shirt blanc et un képi pour aller à la Cour suprême parce que le président devait déposer sa candidature ? »

À en croire le président du Bloc pour l’Alternance en Guinée, même eux, en tant que leaders politiques, n’étaient pas informés de la venue du général Mamadi Doumbouya : « Alors, comment ces populations-là, ces paysans qui ne savent ni lire ni écrire, ont-ils pu être informés que le président déposait sa candidature ce jour-là, au point de sacrifier toute une journée et de venir avec des orchestres pour danser ? C’est organisé. C’était un jour de travail, non ? Mais demandez à vos parents qui devaient aller travailler à Conakry 1 (Kaloum) si quelqu’un a pu travailler ce jour-là. De la banlieue jusqu’au niveau de la Cour suprême, les policiers avaient tout bloqué, parce que les manifestants pro-président étaient là. Donc, pas de passage », a-t-il déploré.

Mamadou Yaya BARRY

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