Sangoyah (Matoto) : un trou mystérieux plonge tout un quartier dans l’angoisse

À Sangoyah, dans la commune de Matoto, un climat d’inquiétude règne dans le secteur 5 Sory Sanfouyah. Depuis l’apparition soudaine d’un trou profond et inexpliqué au cœur du quartier, dans la soirée du mercredi 23 juillet, les habitants vivent dans la peur. Ce trou béant s’est formé sur une route très fréquentée, ce qui accentue les craintes. Personne ne sait ni d’où il vient, ni jusqu’où il descend. Une chose est certaine : tout ce qu’on y jette disparaît.

Rayanatou Barry, habitante du secteur, raconte avoir immédiatement réagi à la découverte : « C’est hier dans la soirée que nous avons constaté la présence de ce trou. J’ai aussitôt mobilisé les jeunes du secteur pour qu’on trouve une solution afin d’éviter un drame. Les autorités du quartier ont été alertées, mais jusqu’à présent, personne ne connaît la profondeur exacte du trou. On y a mis de gros cailloux, des tronçons d’arbre… rien ne remonte. »

Son inquiétude est largement partagée par le voisinage : « C’est une route très fréquentée. Les enfants l’empruntent pour aller à l’école, les fidèles pour se rendre à la mosquée. On ne peut pas attendre qu’un drame se produise pour réagir. »

L’ambiance dans le secteur est lourde. À chaque passage près du trou, les regards se figent, les conversations tournent autour du danger, et les enfants sont constamment rappelés à l’ordre.

Fanta Domani Touré, autre résidente, témoigne : « C’est une voisine qui nous a alertés. Ce trou est un énorme risque. Comme vous le voyez, ici c’est très peuplé et il y a beaucoup d’enfants. La route qui passe à côté mène directement à la mosquée. Imaginez qu’un enfant tombe dedans sans s’en rendre compte… Même s’il ne meurt pas, il sera gravement blessé. Tant que ce trou reste là, on ne peut pas vivre en paix. »

Même les autorités locales commencent à s’alarmer. Sékou Bangoura, président du conseil de quartier, s’est personnellement déplacé sur les lieux : « C’est mon chef de secteur qui m’a informé. J’étais à la commune de Matoto pour une autre activité, mais je lui ai dit que je viendrais constater moi-même. Maintenant que j’ai vu le trou, je vais alerter mes supérieurs hiérarchiques. »

Conscient de l’urgence, il tente tout de même de rassurer : « En attendant, nous allons sensibiliser les populations, surtout pour protéger les enfants. Mais honnêtement, ce danger dépasse nos capacités. Il faut que l’État intervienne immédiatement. »

Dans les ruelles de Sangoyah, la panique est palpable. Les parents gardent un œil vigilant sur leurs enfants, les passants s’arrêtent pour observer et commenter. Un gouffre s’est ouvert, et avec lui, la peur que le pire arrive. Les habitants sont unanimes : il faut agir vite, avant qu’une vie ne soit engloutie.

Christine Finda Kamano

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