Que sont-ils devenus ? : Guinéenews à la rencontre de l’homme-orchestre ‘’Doura Barry’’ (1ère partie)

il y a 2 heures 19
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Sous un temps pluvieux, votre serviteur de la rubrique ‘’Que sont-ils devenus ?, de Guinéenews, a rencontré à Conakry, l’artiste Doura Barry, qui séjourne actuellement en Guinée.

Ce musicien est né à Kindia. Il est fils de feu Abdoulaye et de Hadja Manya Bayo. Marié, il est père de plusieurs enfants.

Doura a cumulé ses études primaires au quartier Manque pas, entre Kindia2-Kindia 4 dans, la même préfecture, et l’école primaire de la Camayenne plage à Conakry.

Du collège du 2 août, au lycée, il est allé par après à Mamou, où il a obtenu ses 2 baccalauréats, pour être orienté à la FAMEV, contre son gré, dit-il. Finalement après 2 années passées là, il s’est réorienté avec courage, à la Faculté des sciences sociales et de la nature de Donka dans la filière Biologie. Doura a obtenu son diplôme d’études supérieures dans cette option, et fut affecté dans l’enseignement, qu’il n’a pas rejoint.

Artiste-auteur-compositeur, arrangeur, Doura Barry après de nombreuses expériences, et succès acquis sur le plan national, il est aujourd’hui animateur socio-culturel, avec la ligue de l’enseignement en France.

Dans cette première partie, Doura Barry nous éclaircit un parcours riche.

Lisez !

Guinéenews : Bonjour M. Barry. Vous êtes issu d’une famille fortement versée dans la religion musulmane. Comment aviez-vous atterri dans cet autre monde, bien différent des aspirations familiales, qu’est la musique ?

Doura Barry : En fait, c’est venu tout naturellement, ce n’est pas tombé tout dans le hasard. Ma mère a fait le théâtre, elle était dans l’art. Mon père enseignant, il a été musicien, il jouait du banjo. C’est lui-même, qui m’a acheté ma première guitare, et même l’harmonica à son retour de la Roumanie. J’ai appris l’harmonica, que j’ai associé à la guitare, et un moment je fus appelé ‘’l’homme-orchestre’’.

Guinéenews : Ce sont les parents qui ont été les idoles, ou en aviez-vous eu d’autres ? 

Doura Barry : Non ! Ce n’est pas mon papa, qui m’a fait aimer la musique. Seulement qu’il a constaté que j’aimais beaucoup chanté à l’école. Vous savez à cette époque, il y avait beaucoup d’activités, à travers lesquelles, on pouvait choisir le sport, la danse, le chant, le théâtre et autres activités ludiques. Je n’ai pas vu mes parents pratiquer ces instruments. Au moment, où je me suis lancé dans ces activités, mes parents n’étaient plus actifs. Ma mère était secrétaire à la justice, et mon père ne pratiquait plus, à son tour la musique.

Guinéenews : Pourquoi le choix de la guitare et parallèlement de l’harmonica et le chant, aviez-vous eu des repères ?

Doura Barry : De repères, je n’en ai pas eu, et tout simplement, j’ai aimé la musique. Né à Kindia à Manquepas, c’est le marigot, qui me séparait de là où, habitait feu Morciré Sylla, du Hafia football club, et du Syli national de Guinée. Je n’étais pas là dans l’écoute des références, je n’étais pas là, à l’accès des radios pour s’inspirer.

Guinéenews : Est-il possible d’affirmer, que c’est un don, une passion ?

Doura Barry : Si faut-il l’affirmer ainsi, l’accepter comme tel, c’est une passion, et mes parents m’ont finalement accompagné dans ce que j’ai voulu faire.

Guinéenews : Sur le plan de la musique aviez-vous suivi des formations adéquates ?

Doura Barry : Oui bien sûr, quand j’ai commencé à faire de la musique, et que j’avais déjà ma guitare, et pas mon harmonica, mon père avait déjà des livres de solfèges dans ses archives. Et c’est à partir de ces documents, que j’ai commencé, à m’initier aux solfèges. J’ai appris les DO RE MI FA SOL LA SI DO, les gammes ascendantes et descendantes, celles majeures et mineures, et donc les rudiments du solfège. Et finalement, l’enfant que j’étais, curieux et puis alerte, j’ai par la suite, au fil des années, dans la pratique au sein des orchestres, j’ai eu l’opportunité de pouvoir suivre, quelques cours de solfèges davantage, avec les Coréens, en compagnie de quelques ainés, notamment Riad Chaloub et autres.

Guinéenews : Pouvez-vous nous situer sur votre parcours ?

Doura Barry : Mon parcours a commencé à Kindia, où je suis né. Pendant les vacances à Lola chez ma mère, toujours influencé, je côtoyais les artistes. Surtout ceux des orchestre fédéraux (Lola, Dinguiraye, N’zérékoré), que j’ai eu le temps de connaitre.

Guinéenews : Doura Barry jouait quoi  avec ces orchestres fédéraux ?

Doura Barry : Je jouais à la guitare, à l’harmonica et je chantais. Pour un parcours, à l’école au 2 août, je faisais des compétitions, qui m’ont fait connaitre. J’interprétais les chansons du Bembeya jazz, des Sofas de Camayenne, du Syli authentique. A Mamou, pendant que j’avais demandé au papa de venir continuer les études, j’ai joué en compagnie du mini-orchestre du Bafing jazz.

Guinéenews : L’homme-orchestre a encore autres parcours, le Tabassi Baro ne vous dit rien ? 

Doura Barry : Oui, entièrement d’accord avec vous. Nous avions créé, ici avec des amis, l’orchestre Tabassi Baro, avant que je ne parte à Mamou. Cet ensemble était composé de Fodé Baro, feu Ansoumane Camara ‘’Petit Condé’’, feu Mamady Kourouma ’’Tabouley’’, Kaabi Kouyaté, Sékouba Kandia Kouyaté, feu Habib Williams. A partir de ce groupe, il y a eu la création, du CAT 1 mélodie (Comité d’arrondissement des travailleurs), et nous étions devenus affiliés à la CNTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée), et les répétitions se déroulaient à la bourse de travail. Ibrahima Bah, ‘’Prince’’, était notre chef d’orchestre, et petit frère de feu Hadja Rabiatou, et accompagnateur de l’orchestre Kaloum star de Conakry 1. Nous avions navigué, entre le CAT 1, et le Kaloum star, jusqu’à ce que Sékouba Kandia, se soit associé à feu Papa Kouyaté, pour créer les Héritiers, où je fus accompagnateur. C’est à travers ce groupe les ‘’Héritiers’’, que je me suis présenté au concours interafricain de musique, organisé par la BIAO (Banque International de l’Afrique de l’Ouest), représentée par la BIAG.

Guinéenews : Doura Barry, votre parcours est loin d’atteindre sa fin ?

Doura Barry : Oui, c’est à partir de cet orchestre, que je me suis présenté à ce concours. II y avait beaucoup de concurrents, près de 50 groupes, et il y avait aussi des artistes indépendants qui commençaient à émerger, et je peux citer Prince Diabaté, Philippe Kourouma et tant d’autres. Directement, et sans hésiter, j’ai demandé à Sékouba Kandia de me permettre à se présenter à ce grand concours, avec la chanson ‘’Les filles de mon pays’’.

Guinéenews : ‘’Les filles de mon pays’’ est votre composition musicale ?

Doura Barry : Je suis l’auteur-compositeur, arrangeur, et interprète de ce titre.

Guinéenews : Dites-nous, comment tout cela s‘était-il passé dans cette compétition de haute envergure ?

Doura Barry : Au cours de cette compétition, Sékouba Kandia a chanté le titre ‘’N’Diaka’’, et moi j’ai chanté ‘’Les filles de mon pays’’. Il y a eu Riad Chaloub, Fanta M’Backé, et plusieurs autres artistes. Après trois artistes retenus, dont Riad Chaloub, Fanta M’Backé et-moi-même. Somme toute, j’ai été le lauréat national. J’ai eu de la notoriété à travers cette chanson, et j’étais à l’affiche de toutes les programmations culturelles des promoteurs d’alors. Plu tard, j’ai formé un groupe avec KL Bamba, et ces filles choristes, cooptées au CER 28 septembre (Mama Kani, Saran, Makouta). Dans le parcours, je ne vais pas oublier et c’est très important le ‘’Tabaro’’, avec N’Fanly Kouyaté et plusieurs autres, où, nous étions encadrés par Tabassi Baro, Justin Morel Junior.

Guinéenews : Il est indéniable que le titre ‘’Les filles de mon pays’’, est à l’origine de votre émergence sur la scène musicale guinéenne, et voire africaine. Comment cette composition musicale est-elle venue, et relatez-nous les aspects et raisons, qui ont fait de cette composition un tube ?

Doura Barry : Pour les raisons, et pour l’instant, je ne pourrais pas m’affirmer là-dessus. Par contre je peux vous expliquer comment cette chanson est venue. C’est une image qui m’a permis de finaliser l’écriture de la chanson. Je chantais déjà la chanson en ces termes de langue : « Alu kéynin, Alu Tamayna bènin, Alu kusan kè ma minala, Alu kusan Tibili nyuma kèla, Laginè musolu, alu ba alu lo n’fan kélén fè, alu di kuma duma fo n’tolo la, mèn yé wodi wo tolé Mariama Ciré Camara… » (Littéralement traduit en français ‘’ Elles sont belles, elles savent marcher, connaissent aimer, cuisiner, les filles de mon pays savent… celle désignée s’appelle Mariama Ciré). Cette chanson a donc commencé en langues nationales, puis quand le concours a commencé, il était question de la traduire en français. Avec le concours de Malick Condé et plusieurs autres, le travail a été fait. Spécialement, les phrases « Elles sont belles, savent s’habiller, parce qu’elles ont du goût, savent sourire, et surtout savent aimer…» Ces strophes sont venues à travers des observations, de quelques gravures, des portraits, qui étaient affichées sur les murs à la paillote, située non loin du logement de ma famille. Du côté de la scène, vers chez Sékou Bembeya, c’est là où j’ai vu cette image «… une fille, quand elle se tresse avec les cauris, calebasse sur la tête, le pagne qui coupe au genou, sur un chemin qui mène vers le marigot … ». C’était imagé.

Guinéenews : C’est en ce moment où, vous aviez eu l’inspiration?

Doura Barry : Non pas l’inspiration. Et c’est en ce moment, que j’ai finalisé la composition de cette chanson, qui existait déjà, en compagnie de Mariama Ciré, qui vit aujourd’hui au Canada.

Guinéenews : Quelles sont vos sources d’inspirations, quand, comment, et où, elle vous parviennent-elles ?

Doura Barry : Depuis que j’ai commencé, à l’école, je m’inspire de la nature, du quotidien, je peux même, m’inspirer de votre interview.

Guinéenews : Le matin, le soir, la nuit et quand exactement ?

Doura Barry : Sauf quand je ne ferme pas l’œil, et même en rêve, j’ai des mélodies, que j’ai enregistré. Par rapport à ma carrière, je suis une véritable galerie, voyez ce sac de 50kg, qui ne regorgent que mes cassettes d’antan…

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews.

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