Présumée vente d’or à la BCRG : « Il y’a beaucoup de bruits pour rien », assure Général Amara Camara

Depuis plusieurs semaines, une rumeur persistante secoue l’opinion publique guinéenne. Selon des informations relayées sur les réseaux sociaux par des journalistes d’investigation et des activistes de la société civile, la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) aurait procédé à la vente douteuse de 5 457 298,31 grammes d’or, pour une perte présumée de 39 millions d’euros. Une affaire qui alimente la controverse et soulève de vives interrogations sur la gestion des ressources nationales.

Ce jeudi 22 mai 2025, le gouvernement a rompu le silence. En conférence de presse, Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement, et le Général Amara Camara, ministre secrétaire général de la présidence, ont abordé frontalement cette affaire, qu’ils qualifient de pure manipulation. « Des transactions d’or, on en a entendu parler, mais dans la plus grande transparence », a déclaré le Général Amara Camara. « Il y a eu beaucoup plus de spéculations et de diffamations que de faits réels. L’or de la Guinée, on sait où il est. Une bonne partie est déjà récupérée, et ce qui reste, on sait comment et quand le récupérer. »

Pour les autorités, les accusations portées sont non seulement infondées, mais relèvent d’une volonté manifeste de déstabilisation. « Il y a eu beaucoup de manipulations autour de cette information. Nous ne répondrons pas à tous les bruits parce que quelqu’un veut se faire entendre. La vérité est ailleurs », a insisté le ministre.

Du côté du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo a tenu à expliquer le fonctionnement complexe du marché de l’or, souvent méconnu du grand public.

Ousmane Gaoual Diallo, ministre porte-parole du gouvernement

« L’or d’un État ne se déplace pas comme un sac de riz. Il est certifié, et c’est cette valeur qui circule, pas le métal lui-même. Ceux qui s’improvisent experts diffusent des fax falsifiés pour tenter de faire croire à une fraude. Mais le marché de l’or est structuré, encadré et sécurisé », a-t-il expliqué avec ironie.

Et d’ajouter : « Même si vous voulez le revendre, vous ne pouvez pas peut-être le faire fondre et le faire disparaître. L’or ne se revend pas comme du poisson au marché. C’est une question de traçabilité et de certification. »

En résumé, le gouvernement rejette en bloc les allégations de perte ou de détournement d’or et appelle à la responsabilité dans la diffusion de l’information. Il en appelle aussi à la patience, laissant entendre que les faits seront établis en temps voulu, si nécessaire, par des voies officielles.

En attendant, le « feuilleton de l’or » continue d’alimenter les discussions dans les cafés, les bureaux, et sur les plateformes numériques, signe que la confiance autour de la gestion des ressources stratégiques reste un sujet hautement sensible en Guinée.

Lamine Kaba pour Guinéematin.com

Tél: 620995917

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