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Traditionnellement, les mois de juillet et août sont marqués par une hausse du prix du riz à Lola, période de soudure où l’offre se raréfie. Mais cette année, contre toute attente, les prix sont restés stables, oscillant entre 6 000 et 6 500 GNF le kilo de riz local, bien en dessous des 7 500 ou 8000 GNF enregistrés, l’an dernier. Une situation qui surprend les acteurs locaux de la filière.
Les étuveuses et vendeuses de riz peinent à écouler leur production, les acheteurs avançant des difficultés économiques ou un ralentissement des ventes à Conakry. « Depuis quelques jours, nous faisons face à une baisse de la demande. Aujourd’hui, il y a assez de riz sur le marché, surtout dans les magasins. Beaucoup d’acheteurs nous disent qu’ils n’ont pas d’argent », explique Mariame Condé, étuveuse de riz. « Je suis venue avec des sacs de riz pilé, mais ils ont refusé de les prendre. »
Pour Massa Camara, ménagère, la tendance pourrait entraîner une baisse des prix au niveau local : « Lola est l’une des grandes préfectures productrices de riz. Cette année, la récolte a déjà débuté dans les sous-préfectures de Gueasso et Foumbadou. Avec l’abondance, le prix risque encore de baisser. C’est une bonne affaire, mais ça provoque une crise chez les étuveuses. »
De son côté, la vendeuse Massangue Touré, confirme la réticence de certains commerçants à acheter : « les gens avaient gardé leurs sacs de riz en espérant un bon prix en cette saison pluvieuse, mais avec le début des récoltes, ils sont obligés de les écouler pour éviter une perte. »
Cependant, il n’y a pas assez de soleil pour bien sécher le riz, et certaines qualités sont refusées. Les commerçants, eux, évoquent un problème de trésorerie. « Ce n’est pas que nous refusons le riz, mais sans argent, comment acheter ? Nos principaux clients sont à Conakry. Quand ils envoient de l’argent, nous achetons. Actuellement, seule la très bonne qualité est recherchée », précise Mamadi Condé, magasinier.
En attendant, l’abondance de l’offre et la faiblesse de la demande maintiennent les prix à un niveau stable, une situation inédite en pleine saison pluvieuse.