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Confronté à une situation financière critique à la fin de l’année 2024, l’Office guinéen de publicité (OGP) tente depuis plusieurs mois de redresser la barre. La nouvelle direction, en place depuis décembre dernier, a engagé une série de mesures, entre renégociation de contrats, rationalisation des effectifs et amélioration de la gestion interne.
Mais si certains résultats sont visibles, le chantier reste vaste.
Pression sur les finances, début de reprise
Selon des sources internes, les dettes fiscales et sociales accumulées ces dernières années dépasseraient plusieurs milliards de francs guinéens. Pour tenter de soulager la trésorerie, des discussions ont été ouvertes avec la Direction des impôts et la CNSS. Un échelonnement de la dette fiscale a été obtenu – à hauteur de 1,2 milliard GNF par an –, tandis que les négociations avec la Caisse nationale de sécurité sociale se poursuivent.
En parallèle, le paiement partiel des arriérés de salaires a débuté. Plusieurs mois auraient été réglés pour une partie du personnel, selon les données fournies par l’OGP. Il s’agit des premiers paiements réguliers observés depuis trois ans, affirment des responsables.
Révision des contrats, réduction des charges
La direction a également entrepris de revoir les contrats en cours. Ceux liant l’OGP aux cabinets d’huissiers et d’avocats ont été renégociés, avec une orientation claire : transférer les honoraires aux débiteurs défaillants. Des audits internes ont été lancés pour passer en revue les contrats de prestations, jugés parfois flous ou désavantageux pour l’institution.
Concernant les locaux, des baux ont été dénoncés, notamment celui relatif au futur siège de l’OGP. D’autres, comme ceux des agences de Matoto et Kaloum, ont été renégociés pour inclure la Contribution foncière unique (CFU) à la charge des propriétaires.
Une politique de gestion plus rigide
Sur le plan administratif, l’OGP a initié une réorganisation du personnel. Les agents recrutés entre 2021 et 2024 ont été proposés au transfert vers la Fonction publique. Un système d’évaluation des performances a également été mis en place.
Autre changement notable : la suppression du billetage dans le paiement des salaires, une mesure censée améliorer la traçabilité. Des publications régulières sur les réseaux sociaux sont venues renforcer la communication interne, souvent défaillante par le passé.
Des défis encore nombreux
Malgré ces signaux de reprise, plusieurs chantiers restent ouverts. Les discussions fiscales ne sont pas achevées, les dettes sociales ne sont pas encore entièrement apurées, et les rentrées financières restent fragiles.
La direction mise désormais sur une campagne de recouvrement renforcée et une digitalisation des services pour améliorer les performances. Des partenariats ont été réactivés avec des entreprises comme Orange, MTN, Canal+, ou encore LONAGUI, dans le but de régulariser les relations contractuelles et sécuriser les recettes.
Mais au sein même de l’OGP, certains s’interrogent sur la pérennité de ces réformes. « Les intentions sont bonnes, mais tout dépendra de la volonté politique d’accompagner ces efforts jusqu’au bout », confie sous anonymat un cadre du secteur de la publicité.