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La question mérite d’être posée, au regard de ce que l’on observe sur nos routes, chaque fois que survient un accident. Pour en parler, nous faisons recours à l’AGUISER (agence guinéenne de la sécurité routière) Nous revoilà donc, pour une ènième fois, avec M. Momo Sakho, chef du département Etudes-Planification-Statistiques et Evaluation à l’AGUISER. Il nous propose cette fois, une image qui explique, parfaitement bien, une réalité que nous vivons tous les jours dans la circulation et même partout ailleurs, dans la vie quotidienne. Nous voulons faire allusion au téléphone portable. Un outil fort utile, il est vrai, et dont on ne peut plus se passer de nos jours. Il s’avère tellement indispensable, qu’il nous suit partout, jusque dans les endroits, les plus inimaginables… même les plus intimes !
Pour tout dire, reconnaissons que l’usage qu’on en fait est, quelque fois, hors proportion. Il est inapproprié, abusif, voire incongru. Les synonymes vont manquer, pour caractériser l’attachement inqualifiable que nous avons pour cet outil.
Partout, à toute occasion, on le tient en main, ou bien, selon les circonstances, on le brandit, on le consulte ; on le colle à l’oreille comme un objet qu’on écoute, pour recevoir une confidence ou mieux s’orienter sur la route.
C’est ainsi que, face à un accident, tout le monde se travestit en photographe ou sinon en reporter et même mieux que cela, en JRI (journaliste reporter d’images).
Donc, au lieu de mettre en œuvre la règle d’usage, déterminée par le code de la route, qui est le P A S (Protéger, Alerter, Secourir), c’est tout le monde, ou presque, qui se précipite pour photographier ou filmer.
Après, on ‘’déguste’’ cette ‘’moisson’’ en privé ou sur les réseaux sociaux, au grand préjudice des victimes étalées au sol, dont la vie privée est heurtée, au plus haut point.
Pour M. Momo Sakho, sur un lieu d’accident, la règle que recommande le code de la route est formelle : il faut, tout d’abord, protéger les lieux, pour éviter un suraccident. Ensuite, il faut alerter les secours pour une intervention. C’est après ces deux préalables que les secouristes arrivent, pour porter assistance aux victimes.
C’est ce qui fait qu’en toute autre circonstance, il est conseillé de ne pas se regrouper sur un lieu d’accident et surtout de ne pas photographier ou filmer un sinistre, surtout une victime qui ne vous a point sollicité à le faire.
Retenons donc, que, face à un accident, le mieux, quand on n’a rien à y faire, s’est de s’en éloigner et laisser les services concernés, faire correctement leur travail.
L’AGUISER attache du prix à la qualification des usagers. C’est ainsi que dans son plan d’action se rapportant à la formation des usagers, ce module sur le secourisme figure en bonne place et est enseigné, à chaque occasion.
M Sakho va plus loin dans son analyse. Pour lui, on pourrait même comprendre que les passants violent la règle du P A S, en accourant, illico, au chevet de la victime, allongée au sol. Dans tous les cas, cela vaut bien mieux que de la prendre en image ! Pendant ce temps, sa vie est probablement en jeu. Le temps est donc précieux !
Le message que donnent ces photographes est loin de sensibiliser. Il montre plutôt le degré d’apathie de certains parmi nous.
C’est malheureusement, le comportement de quelques citoyens, aujourd’hui. Dès qu’il y a accident, les gens se précipitent pour photographier, au lieu de respecter la dignité des victimes et préserver leur intimité, qui relève d’un domaine strictement privé, donc inviolable.
Vite, que prenne fin cette attitude négative au profit de celle d’humanisme et de solidarité, unanimement reconnues à notre pays. En un mot, pour reprendre Momo Sakho, ‘’revenons à nos valeurs humaines’’ !