N’Zérékoré : les fabricants de briques écartelés entre fortes pluies et cherté du ciment

il y a 5 heures 27
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Une double peine s’abat actuellement sur les fabricants de briques artisanales dans la ville de N’Zérékoré. Entre les fortes pluies quotidiennes et la hausse du prix du ciment, de nombreux jeunes travailleurs voient leurs activités ralentir, voire s’arrêter. Une situation qui complique leur situation dans un contexte de pénurie dans la capitale de la région forestière. Tel est le constat fait sur place par Guineematin.com à travers un de ses correspondants basé dans la préfecture.

La pluie ruine les efforts des ouvriers et autres débrouillards de N’zérékoré qui peinent à joindre les deux bouts. Chaque jour, des jeunes se lèvent tôt pour mouler des briques à la main. Mais dès que les nuages s’assombrissent, l’inquiétude monte.

C’est le cas de Mohamed Fofana, fabricant de briques à Bellevue, dans la commune urbaine.

Mohamed Fofana, fabricant de briques à Bellevue

« La pluie détruit les briques qui n’ont pas encore séché. On perd tout le travail d’une journée. J’ai même envie de faire des briques, mais je doute. Avant, je pouvais faire dix sacs. Mais à cause de la pluie, je n’en peux pas. Pour faire les briques actuellement, il faut des couvertures, sinon les briques se gâtent. J’ai perdu beaucoup de briques. La semaine passée, j’ai perdu des briques de six sacs environ à cause de la pluie. Ce qui fait qu’on doute en travaillant. Je demande à toute personne de bonne volonté de nous aider à voir des couvertures pour la protection des briques », a lancé Mohamed Fofana.

Quant au ciment, il devient inaccessible

À cette difficulté climatique s’ajoute la flambée du ciment. Vendu aujourd’hui à 120 000 GNF, le sac de ciment est hors de portée pour plusieurs petits producteurs. « On était déjà pauvres ; maintenant, on ne peut même plus acheter un sac », témoigne Sidiki Traoré du quartier Dorota.

Une jeunesse exposée à l’abandon

L’activité de fabrication de briques permettait à de nombreux jeunes déscolarisés ou orphelins de subvenir à leurs besoins. Aujourd’hui, ils sont découragés, sans alternative.

Sidiki Traoré, fabricant de briques

« Je voulais économiser pour retourner à l’école. Mais, tout est bloqué maintenant. Je confectionne les briques pleines 15 et 12. Imaginez, le sable est actuellement à 950 000 GNF. Ce qui coûtait 800 000 GNF. Un sac de ciment est à 120 000 GNF ; combien tu vas trouver comme bénéfice. Pour faire le mélange, il faut normalement trois mesures de brouette. Ce qui fait qu’on vend actuellement une brique à 6 000 GNF. Sinon avant, c’était à 4 000 GNF », a fait savoir Sidiki Traoré au site de Dorota.

Un appel à l’aide

Les acteurs du secteur appellent à une intervention des autorités locales pour subventionner le ciment et soutenir la production artisanale pendant la saison des pluies. En attendant, la boue remplace le pain chez de nombreux jeunes travailleurs.

De N’zérékoré, Lamah Alain pour Guineematin.com

Tél. : +224 626 20 80 44

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