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A Thiahé Tormosso, un district très enclavé, les femmes ne se contentent plus de cultiver le manioc. Elles le transforment, innovent et bâtissent une base solide d’économie locale.
Ici, la transformation artisanale du manioc en attiéké devient, de plus en plus, un véritable symbole de résilience locale, en plus d’être une source d’autonomie, surtout pour ces femmes évoluant dans ce milieu très défavorisé.
Dans cette zone, la culture du manioc donne un rendement très élevé. C’est aussi un aliment de base très apprécié. Mais son fort potentiel économique réside dans sa transformation, a constaté sur place, Guinéenews.
Dame Adama Sira nous explique : « nous sommes dans l’affaire de l’attiéké comme ça. On n’a pas de moyens, on n’a pas de machines. Donc on utilise les moyens de bord, pour faire tout le travail, ici, sur place. (…). C’est le manioc que nous sommes en train de transformer, pour en faire le produit pouvant directement être préparé en attiéké » précise la dame avec un sourire au coin des lèvres.
Une richesse locale à portée de main
Le manioc est une culture locale accessible à tout le monde. En plus d’être répandu dans le Foutah, en général, le manioc est très cultivé à Lélouma, en particulier. C’est aussi une véritable potentialité économique. Il suffit juste d’y apporter quelques touches traditionnelles, pour que cette potentialité se révèle à nous.
« La culture du manioc est très rentable ici. Elle ne demande pas assez de temps. Après la récolte des racines fraîches du manioc, on les épluche, les râpe et on obtient la pâte blanchâtre du manioc qu’on fermente trois jours durant. Après la fermentation, on a une semoule fermentée. C’est ce qu’on travaille encore pour obtenir la poudre pour l’attiéké, selon notre besoin. Fin ou en « garba ». C’est ce que nous faisons comme ça » se félicite Adama Sira.
Au-delà de l’alimentation domestique, cette activité génère des revenus. Elle participe également à l’indépendance financière de ces femmes en milieu rural. Et toujours de renchérir que : « actuellement, nous, nous vendons le kilogramme à 5 000 GNF dans les marchés hebdomadaires. Le reste, on le consomme en famille. Et croyez moi, que c’est très savoureux » s’est-elle vantée.
Une résilience et une autonomie en milieu rural très défavorisé
Dépourvues d’outils professionnels et de machines modernes, ces femmes évoluent avec des outils rudimentaires. C’est avec des simples outils de fabrication locale, comme des presses manuelles, râpes ou encore des tamis, séchoirs et des vans que ces femmes font des véritables chaînes de production villageoise.
« Ça fait maintenant un an, depuis qu’on a entamé cette activité. Cela nous aide à aller vraiment de l’avant. Nous utilisons des outils très rudimentaires, il est vrai. Mais certaines d’entre nous peuvent avoir, parfois, jusqu’à quatre sacs de 50 kilogrammes de poudre d’attiéké » nous confie, à son tour, Maladho Dian Diallo.
Apporter du soutien à ces genres d’initiatives féminines locales, c’est assurer l’avenir et le développement du monde rural. Surtout, dans ce contexte où le développement tant prôné, des populations à la base, peine à se concrétiser.