Le président de la CRIEF de retour d’une formation de haut niveau : « La corruption n’est pas une fatalité, c’est un choix »

il y a 4 heures 29
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Le président de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), Francis Kova Zoumanigui, continue de s’illustrer sur la scène internationale. Il vient de décrocher à l’Université Senghor d’Alexandrie, en Égypte, un diplôme post-universitaire en Prévention et Lutte contre la Corruption, les infractions économiques et financières (DU-PLCC). Avec une note remarquable de 18,6/20, il s’est distingué parmi les participants à cette formation qui réunissait 28 candidats venus des quatre coins du monde. Peu après son retour de cette formation, Guineematin.com a pu avoir un entretien avec lui. Il est revenu sur cette distinction, son parcours académique, son impact sur la CRIEF et ses ambitions pour la Guinée dans le cadre de la lutte contre la corruption, les crimes économiques et financiers.

Nous vous proposons ci-dessous l’intégralité de notre entretien.

Guineematin.com : monsieur le président, vous venez de décrocher un diplôme international avec une note exceptionnelle. Quelles sont vos impressions après cette distinction ?

Francis Kova Zoumanigui : je ressens une immense fierté et une profonde gratitude après cette soutenance couronnée par une note exceptionnelle de 18,6/20. C’est une reconnaissance qui dépasse ma seule personne, car elle valorise le travail de recherche, de rigueur scientifique et surtout l’importance cruciale de la lutte contre la criminalité financière, en particulier la corruption. Au-delà de la satisfaction académique, je considère cette distinction comme une responsabilité : contribuer davantage au débat public et aux efforts concrets visant à prévenir et combattre la corruption, ce fléau qui freine le développement et l’équité.

Cette année, vous avez semblé plus investi dans l’expertise que dans la juridiction. Quelles formations ont enrichi votre parcours récemment ?

Je crois profondément que dans un monde en constante évolution, il est essentiel de se former en permanence. Cette année, j’ai suivi plusieurs parcours : une formation en analyse des schémas de blanchiment de capitaux et financement du terrorisme à l’ERSUMA ; une certification en leadership et gouvernance anticorruption à Johannesburg ; une formation de l’ONU sur les cryptomonnaies ; des certifications sur la corruption, le blanchiment et les cryptoactifs avec Expertise France ; et bien sûr, la soutenance du DU-PLCC à Alexandrie. C’est une année pleinement réussie, et je compte mettre toutes ces compétences au service de mes missions à la CRIEF.

En quoi ces qualifications renforcent-elles votre mission à la tête de la CRIEF ?

La technicité est un facteur clé dans la lutte contre la criminalité financière. Mes expériences académiques et professionnelles me permettent de combiner la maîtrise des règles de droit et la compréhension des mécanismes financiers complexes. Cela renforce la légitimité de la CRIEF, améliore notre capacité d’anticipation et facilite la coordination entre juristes et experts financiers pour plus d’efficacité.

Comment cette nouvelle expertise peut-elle améliorer la lutte contre les infractions économiques en Guinée et en Afrique ?

Elle me permet d’apporter une expertise technique dans la détection, l’analyse et la prévention des infractions économiques, y compris la cybercriminalité. Cela favorise l’application des normes internationales, l’harmonisation des pratiques et la coopération transfrontalière. En Guinée, elle contribuera à tracer les flux financiers, limiter la corruption et protéger les ressources publiques.

Quel message adressez-vous à la jeunesse guinéenne, aux praticiens du droit et aux autorités ?

Je voudrais rappeler que la corruption n’est pas une fatalité, mais un choix. Elle prospère là où règnent impunité et opacité. Or, elle a des conséquences mortelles : des hôpitaux privés de médicaments, des routes effondrées, des services essentiels paralysés. C’est pourquoi la lutte anticorruption n’est pas seulement une question de justice, mais un pilier du développement. Je lance donc un appel à la jeunesse, aux praticiens et aux autorités : formons-nous, restons intègres et résistons à la tentation. L’intégrité ne se proclame pas, elle se pratique, parfois dans le silence des décisions difficiles.

Propos recueillis par Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

The post Le président de la CRIEF de retour d’une formation de haut niveau : « La corruption n’est pas une fatalité, c’est un choix » first appeared on Guineematin.com.

L’article Le président de la CRIEF de retour d’une formation de haut niveau : « La corruption n’est pas une fatalité, c’est un choix » est apparu en premier sur Guineematin.com.

Lire l'article en entier