PLACEZ VOS PRODUITS ICI
CONTACTEZ [email protected]
Sous le feu des critiques depuis la suspension de la chaîne Africa 24 pour exercice illégal, la Haute Autorité de la Communication (HAC) maintient sa position.
Malgré les accusations d’atteinte à la liberté de la presse, l’institution affirme avoir agi en stricte conformité avec la loi.
Lors d’un échange avec une délégation de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ce jeudi 24 décembre 2025, une rencontre axée sur les enjeux médiatiques du processus électoral, le président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, a apporté des précisions sur les motivations de cette sanction.
Selon le président de la HAC, les équipes d’Africa 24 ont ignoré les procédures d’accréditation malgré des contacts préliminaires.
« Il y a eu un message WhatsApp annonçant qu’une équipe d’Africa 24 venait couvrir la campagne électorale. Je m’attendais à ce que leurs correspondants viennent déposer les dossiers pour l’accréditation des journalistes, mais nous n’avons rien vu venir », a expliqué le président de la HAC.
La situation a basculé le week-end dernier lorsque l’autorité de régulation a constaté la diffusion de contenus spécifiques à la campagne électorale guinéenne sur le bouquet Canal+, dont des débats sur la corruption, d’interviews de candidats et journaux de campagne, le tout réalisé par des journalistes non guinéens par conséquent dépourvus d’autorisation officielle.
« Nous avons vu des éléments de campagne défiler sur la chaîne via le bouquet Canal+. Un débat sur la corruption, l’interview d’un candidat, un journal de campagne (…). Nous avons identifié les journalistes présents : ils n’étaient pas Guinéens. Nous nous sommes saisis du dossier, considérant qu’ils travaillaient dans l’illégalité », a-t-il souligné.
Boubacar Yacine Diallo a rappelé que la loi créant la HAC dispose expressément que l’institution est la seule habilitée à délivrer des accréditations temporaires aux journalistes étrangers.
« Ils ont produit des contenus sans notre autorisation. Ils le contestent aujourd’hui, c’est leur droit. Nous leur avons suggéré de s’adresser à la Cour suprême pour régler le litige. En attendant, nous les avons suspendus du territoire guinéen dans la limite de nos prérogatives. Ne résidant pas en Guinée, nous ne pouvons pas les interdire physiquement, mais nous avons ordonné à Canal+ de les retirer de son bouquet », a-t-il précisé.
Pour le président de la HAC, l’argument de l’ignorance ne tient pas. Il rappelle qu’Africa 24 connaît bien le terrain guinéen pour y avoir déjà opéré en 2010.
« C’est comme un visa, sans autorisation, vous ne pouvez pas exercer. Vous pouvez rester comme visiteur, mais pas travailler au mépris de la loi », a-t-il martelé, réfutant également l’argument d’une invitation par une autorité sur le territoire guinéen.
« Si une autorité les avait invités, pourquoi ne les a-t-elle pas aidés pour les formalités de visa ? Cela ressemble à du chantage », a-t-il déploré.
Alors qu’Africa 24 dénonce des fausses allégations dans le communiqué, la HAC reste inflexible. La chaîne demeure, à ce jour, le seul média suspendu sur le territoire guinéen durant cette période électorale.
« Canal+ a déféré à notre ordonnance. Nous ne sommes pas prêts à revenir sur cette décision tant qu’ils ignoreront volontairement les lois guinéennes en matière de régulation », a conclu Boubacar Yacine Diallo.
Alhassane Fofana
.png)
il y a 2 heures
12


















English (US) ·