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La tourmente entourant la révocation du permis de bauxite d’Axis Minerals à Boffa a pris un tournant encore plus inquiétant et injustifié — un tournant qui soulève de profondes questions sur la gouvernance du secteur minier guinéen et sur les intentions de ses principaux décideurs. Après des mois de confusion et de signaux contradictoires, le ministère des Mines et de la Géologie a émis une nouvelle lettre le 6 novembre 2025, donnant jusqu’au 10 novembre aux anciens partenaires d’Axis Minerals, GIC et SD Mining, pour retirer leurs équipements de la concession minière d’Axis.
S’il reste encore difficile de savoir quelle sera la prochaine étape du ministère, tout porte à croire qu’il se précipiterait pour réattribuer le permis précédemment détenu par Axis Minerals, révoqué le 14 mai 2025 sans avertissement, sans notification préalable et sans procédure contradictoire. La société affirme n’avoir jamais reçu de mise en demeure écrite pour les infractions présumées, ni d’explication officielle pour la révocation, malgré de multiples tentatives de dialogue avec les autorités au cours des six derniers mois. Il semblerait que le gouvernement ait fermé la porte à tout échange avec l’entreprise.
Des sources proches d’Axis Minerals critiquent vivement la démarche du gouvernement, la qualifiant d’« animée par la cupidité » et de « manœuvre visant à récompenser le plus offrant pour douze années de travail d’Axis Minerals à travers un accord opaque conclu en coulisses ». La même source précise qu’Axis Minerals s’apprête à engager de nouvelles procédures judiciaires internationales contre la Guinée, en plus du recours à l’arbitrage déjà déposé en juillet, dans lequel elle réclame plus d’un milliard de dollars US de dommages et intérêts.
Les zones d’ombre de SD Mining et les failles de gouvernance
La récente lettre du ministère ne peut être comprise sans revenir sur les événements précédents. En juillet 2025, le ministère a signé un mémorandum d’accord (MoU) avec SD Mining, un opérateur chinois. L’accord — d’une valeur de 250 millions de dollars US — avait été présenté comme un signe de confiance des investisseurs. En réalité, il a contourné toutes les garanties légales prévues par le droit guinéen : absence d’appel d’offres public, absence de décret présidentiel, et aucune transparence.
Début août, après une vague de critiques et le lancement par Axis Minerals de plusieurs lettres et recours juridiques, l’accord a été discrètement annulé. Mais le mal était fait. L’épisode a mis en lumière les lacunes profondes de la gouvernance minière en Guinée et la propension du ministère à prendre des décisions majeures sans légitimité légale ni procédurale.
La lettre du 6 novembre et son ultimatum du 10 novembre posent des interrogations. Comment le ministère peut-il envisager de réattribuer le permis d’Axis alors même que sa propriété fait l’objet de litiges internationaux en cours ? Les entreprises souhaitant s’implanter sur la concession d’Axis Minerals devraient faire preuve d’une extrême prudence : la société a prévenu que tout repreneur serait intégré en qualité de codéfendeur dans ses procédures d’arbitrage internationales, exposant ainsi les nouveaux venus à des risques financiers et réputationnels majeurs.
Le moment de rendre des comptes
L’affaire Axis Minerals n’aurait jamais dû en arriver là. Après plus d’une décennie d’efforts et d’investissements, l’entreprise était devenue l’un des plus grands producteurs de bauxite de Guinée, avec un investissement de plus de 400 millions de dollars US aux côtés de ses partenaires SDM et GIC. Ce projet a soutenu plus de 5 000 emplois directs et indirects et a contribué de manière significative aux revenus de l’État. Son éviction brutale, suivie de manœuvres jugées opaques pour réattribuer son permis, a créé un climat de méfiance qui dépasse largement le cas de Boffa.
Axis Minerals a confirmé qu’il utiliserait toutes les voies judiciaires disponibles pour faire valoir ses droits. Selon des sources proches de la famille Oswal, qui contrôle la société, « il s’agit d’un cas évident d’expropriation illégale. La famille se battra pour défendre ses droits et ne s’arrêtera pas avant que justice ne soit rendue. »
Tant que la transparence et le respect des procédures ne seront pas véritablement consolidés, la promesse du boom minier guinéen restera incertaine — construite sur des sables politiques mouvants plutôt que sur le socle solide de la bonne gouvernance.
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il y a 2 heures
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