Kindia: l’exploitation, le harcèlement et les abus sexuels au menu d’une session de formation de journalistes

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Dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan d’Action annuel 2025, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Guinée s’engage à renforcer la sensibilisation et les capacités des acteurs médiatiques en matière de  (PRSEAH). En vue de mettre en oeuvre ce plan, l’organisation en partenariat avec le ministère de la santé et de l’Hygiène publique a réuni ce mardi 12 août 2025 dans la ville des agrumes une quarantaine de responsables de médias et journalistes.

Deux jours durant, les compétences des journalistes et agents de communication publics, privés et communautaires vont être renforcées afin qu’ils assurent une couverture médiatique éthique, proactive et respectueuse des principes de Prévention et Réponse à l’Exploitation, aux Abus et au Harcèlement Sexuels (PRSEAH).

Issiaga Konaté, Administrateur national chargé de la promotion de la santé et communication au sein du bureau de l’OMS Guinée est revenu sur les objectifs de cette session de formation à Kindia.

« L’atelier qui nous réunit aujourd’hui porte sur la prévention et la réponse à l’exploitation, harcèlement et abus sexuels, qui est un des programmes de l’Organisation mondiale de la santé et de l’ensemble du système des Nations-Unies en matière de protection du genre, en matière de protection de la dignité humaine. En effet, le constat a été souvent fait que lors des situations d’urgence, il y a des acteurs humanitaires qui profitent de la fragilité des communautés pour leur faire des échanges pas vraiment courtois, en réponse aux services rendus, souvent on abuse des communautés, particulièrement les jeunes filles, les femmes, en situation de fragilité. Ce constat a montré que souvent, dans les interventions d’urgence, dans différents pays, il s’est avéré des cas réels d’exploitation, de harcèlement et d’abus sexuels. Même au-delà de ces situations d’urgence, dans les rapports professionnels ou interprofessionnels au sein de certaines instances, de certaines institutions, il y a souvent ces cas de harcèlement et d’abus sexuels. C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la santé a décidé de pratiquer la tolérance zéro par rapport à tout cas de harcèlement, d’exploitation et d’abus sexuels, de quelque origine que ce soit, venant de n’importe quel cadre de l’organisation ou n’importe quel acteur humanitaire travaillant au compte de l’Organisation mondiale de la santé. Le présent atelier que nous organisons aujourd’hui s’inscrit donc dans le cadre du renforcement des capacités des professionnels de la communication que vous êtes, afin que vous soyez des relais efficaces auprès de toutes les parties prenantes de l’action humanitaire, à savoir les communautés, les professionnels de santé, les acteurs des ONG, les autorités à tous les niveaux pour les sensibiliser sur la prévention du harcèlement et de l’exploitation sexuelle. Mais également, au-delà de cette sensibilisation, il s’agit pour vous, professionnels de la communication, de faire en sorte que les communautés qui sont souvent victimes et qui souvent ignorent qu’elles ont des droits sacrés par rapport à ces violences, que ces communautés soient informées de leurs droits pour les amener à s’en approprier et à se protéger contre toute forme de harcèlement et d’abus sexuels. Voilà un peu l’objectif de cette rencontre et au nom du représentant de l’OMS, je ne voudrais pas être long, je voudrais simplement vous dire que c’est une question de moralité, c’est une question de dignité, c’est une question humanitaire que de protéger les populations, les communautés face à ces abus sexuels et à ces harcèlements sous n’importe quelle forme. Je voudrais donc compter sur la disponibilité de chacun d’entre vous, compter sur votre sens professionnel et compter sur le fait que vous êtes l’interface entre tous les acteurs de la société et les acteurs humanitaires pour vous demander vraiment de prendre la mesure réelle de cette situation qui est devenue un fait social et dont on ne devait pas ignorer et chacun, là où il est, a un rôle à jouer. », a-t-il expliqué.

A Kindia, il s’agira d’introduire les concepts clés liés à la PRSEAH, de promouvoir l’éthique journalistique et la protection des survivant(e)s, renforcer les compétences en communication de crise en contexte de SEAH, et enfin, créer un réseau de journalistes engagés à soutenir les valeurs de tolérance zéro.

Dr Moussa Soumah, Directeur du service national de promotion de la santé au ministère de la santé a dit l’importance qu’accorde son département à la lutte contre ces fléaux.

« Je ne vais pas trop revenir sur le contexte, mais vous allez comprendre que le ministère de la santé en fait une priorité. Et au-delà même du ministère de la santé, c’est tout le gouvernement, à travers notamment le ministère de l’action sociale, il a été placé dans tous les départements sectoriels, surtout les départements sectoriels, disons stratégiques, un service national de garde et d’équité. Et dans la mission de ce service, c’est aussi lutter contre l’abus sexuel et le harcèlement sexuel. Comme le disait tantôt monsieur Konaté, nous assistons tous, et de façon récurrente, à des problématiques liées à cette thématique là ; donc il est très important, face à cette thématique étant tous des professionnels de santé, que nous puissions nous lever en un seul homme, aider la communauté qui directement est victime de cela pour que nous puissions les amener à comprendre qu’ils ont leurs droits, et qu’ils peuvent réclamer leurs droits. Et cela n’est possible qu’avec vous. C’est à travers les journalistes qu’on pourra faire comprendre, sensibiliser davantage nos communautés, et ceux qui sont auteurs et en même temps les victimes, comprendre que le gouvernement a pris des dispositions par rapport à cela. Et le ministère de la santé, à travers son service, a aussi pris des dispositions par rapport à cela. Lorsqu’il y a des actions pareilles, il y a des dispositions qui sont prises. Donc il va falloir qu’à travers cette formation, une fois que vous ayez le contenu de la formation, que vous essayiez de diffuser davantage et sensibiliser davantage la communauté sur cette question, pour que la communauté puisse s’approprier et prendre action, surtout. Il l’a dit, je ne vais pas revenir là-dessus, ce n’est pas seulement les acteurs pendant les épidémies, le savoir même dans nos maisons, ça se fait. Et aujourd’hui, les valeurs ou les normes sociales font qu’il y a des victimes qui sont là, qui ont du mal à se plaindre, à réclamer leurs droits, parce qu’ils ne savent pas où aller, chez qui se plaindre, et quelle voie passer pour qu’ils puissent se plaindre. Et pour que nous puissions toucher à ces gens et que ces gens puissent avoir toutes les réponses qu’il faut, il faut forcément passer par vous les journalistes. Vous avez dit que ce n’est pas fortuit, le choix n’a pas été fortuit. Si vous êtes là aujourd’hui, c’est pour que vous, que vous soyez formés, sensibilisés par rapport à la gravité et l’ampleur de cette problématique, pour que vous, vous puissiez porter cela au sein de la communauté. Nous comptons sur vous, et je sais bien que pendant les deux jours que nous allons passer ici, vous allez accorder tout votre temps et toute votre attention à ce qui va être partagé là. Et surtout, au-delà d’ici, on souhaiterait, au sein de vos différents services, que vous essayiez de diffuser davantage le message, que vous en faites de cela une thématique principale, lors de vos différentes émissions. », a invité Dr Soumah.

Au menu de ce premier jour, les concepts clés de la PRSEAH, la politique de tolérance zéro, le consentement éclairé, la protection de l’enfance, la compréhension du genre et de la violence basée sur le genre. L’atelier prend fin demain mercredi 13 août 2025. Plusieurs thématiques comme la notification : mécanismes de signalisation, obstacles et meilleures pratiques, les premiers secours psychologiques, le traitement de la divulgation, l’approche centrée sur les victimes ou encore la communication sur les risques et engagement communautaire en appui à la préparation et réponse aux urgences de santé publique, seront abordées par les formateurs.

Mosaiqueguinee.com

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