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Après le soulagement, c’est l’inquiétude chez les victimes des inondations survenues dans la nuit du 21 au 22 juillet 2025 dans la commune urbaine de Coyah. Hébergés depuis à la Maison des jeunes de la ville, ces citoyens s’interrogent aujourd’hui sur leur sort après cette prise en charge temporaire, et interpellent les autorités guinéennes sur leur préoccupation.
Il y a moins de deux semaines, Aboubacar Soumah, maçon, vivait tranquillement avec sa famille dans sa maison, à Coyah. Mais sa vie a basculé dans la nuit du 21 au 22 juillet derniers, lorsqu’une forte pluie a entraîné de graves inondations dans son quartier. Réveillé par l’eau qui a envahi sa maison, il a vécu cette nuit-là, avec sa famille, la peur de sa vie.

« Lorsque je me suis réveillé, j’ai constaté que notre maison était déjà fortement inondée. J’ai réveillé les membres de ma famille, nous sommes restés sur pied jusqu’à 3 heures du matin, moment auquel la maison a commencé à s’effondrer sous le poids de l’eau. Cela nous a vraiment inquiétés. On avait peur de sortir au risque d’être emportés par les eaux ou d’être victimes d’un court-circuit. À ce moment-là, on ne pensait pas à nos biens qui étaient en train d’être détruits ou emportés, mais plutôt à comment sauver nos vies », a-t-il expliqué dans un entretien avec Guineematin.com, ce vendredi 1er août.
C’est donc avec un grand soulagement que M. Soumah et les membres de sa famille sont sortis de ce bourbier. Avec 15 autres ménages, ils ont été accueillis à la Maison des jeunes de Coyah, où l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires (ANGUCH) a érigé un abri temporaire pour les victimes d’inondations qui ont perdu leurs habitations. Depuis bientôt deux semaines, ces sinistrés sont tous logés dans la grande de cette Maison des jeunes, équipée de plusieurs dizaines de matelas. Hommes, femmes et enfants, mangent et dorment ensemble dans cette même salle, et bénéficient gratuitement de soins de santé en cas de besoin. Mais leur plus grand souhait aujourd’hui est de retrouver une vie normale, chacun avec sa famille, dans son intimité, et de reprendre leurs activités.
« Nous prions le Président Doumbouya de nous aider à avoir de nouvelles habitations, où nous pourrons retourner vivre avec nos familles. Aujourd’hui, c’est lui seul notre espoir, nous n’avons nulle part où retourner, et personne d’autre pour nous aider. Nous sommes vraiment bien traités ici, mais nous ne sommes pas tranquilles, parce que nous ne pouvons pas rester éternellement ici, et nous ne savons pas ce qu’il adviendra de nous après ici. Cette situation nous préoccupe énormément au point que nous n’arrivons même pas à bien dormir », s’alarme ce père de famille.
Selon les sinistrés, ce n’est pas la première fois que leurs maisons sont inondées à la suite des fortes pluies qui s’abattent sur la ville de Coyah. Mais ce qui s’est passé dans la nuit du 21 au 22 juillet a particulièrement effrayé Mamaïssata Haïdara, marchande, qui habite le même quartier qu’Aboubacar Soumah. « Ce que nous avons vu cette année nous a vraiment effrayés », témoigne cette victime. Au début du sinistre, les membres de sa famille croyaient faire face à une situation qui leur est habituelle. Ils ont décidé de déplacer leurs enfants pour les mettre à l’abri, avant de revenir chez eux. Mais à leur retour, la maison était déjà sur le point de s’effondrer. Eux aussi ont réussi à se sauver pour aller se réfugier à la Maison des jeunes de Coyah.

« Nous remercions les autorités de nous avoir accueillis et d’avoir bien pris soin de nous, ça a été un grand soulagement pour nous. Mais nous restons tout de même très préoccupés par notre situation. Parce que nous avons perdu nos maisons et tous nos biens, nos activités sont complètement à l’arrêt, les enfants qui sont parmi nous, certains faisaient des cours de vacances, d’autres allaient à l’école coranique, tout cela est arrêté aujourd’hui. Nous sommes obligés de les punir ici pour ne pas qu’ils sortent de la cour, puisque nous sommes en bordure de route. Donc, nous interpellons nos autorités sur cette situation pour leur dire de nous aider vraiment à avoir un endroit où nous pouvons nous réinstaller et reprendre nos activités », lance Mamaissata Haidara, l’air désespérée.
L’accueil et la prise en charge de ces sinistrés ont été gérés sur le terrain par Souleymane Camara, coordinateur préfectoral de l’ANGUCH à Coyah. Depuis le 22 juillet dernier, il défile entre son domicile et la Maison des jeunes de Coyah.

« Juste après avoir constaté les inondations survenues les 21 et 22 juillet 2025 à Coyah, la Direction générale de l’ANGUCH m’a instruit de demander aux maires et aux chefs de quartiers d’informer toutes les personnes touchées par les inondations qui n’ont pas d’abris, de venir à la Maison des jeunes pour une prise en charge temporaire. C’est ainsi que ces personnes se sont retrouvées ici », a-t-il souligné, avant de se féliciter des efforts fournis par sa hiérarchie pour soutenir ces personnes qui étaient dans le besoin.
« La Direction générale de l’ANGUCH a envoyé plus de 100 matelas et plus de 100 couvertures pour héberger ces sinistrés. Elle a aussi pris des dispositions pour assurer leur restauration et leur prise en charge sanitaire. En ce qui concerne la nourriture, l’ANGUCH leur donne le petit-déjeuner chaque matin, ensuite les femmes font la cuisine pour le déjeuner et le dîner, donc ils ont trois repas par jour. Sur le plan sanitaire, dès qu’il y a un cas de maladie qui est constaté, je conduis immédiatement la personne à l’hôpital préfectoral pour les soins », a laissé entendre M. Camara, qui n’a toutefois pas évoqué la question du relogement soulevée par les sinistrés. Selon lui, cette question ne relève pas de sa compétence.
Alpha Fafaya Diallo et Mohamed Lamine Touré pour Guineematin.com
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