Inondations à Conakry : 4 morts à Entag Bas-fond, 2 portés disparus, le gouvernement absent des lieux

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Les pluies diluviennes survenues dans la nuit du mercredi au jeudi, 31 août 2025, ont fait plusieurs victimes dans différents quartiers de la capitale guinéenne. À Entag Bas-fond, dans la commune de Tombolia, on déplore 4 morts et deux enfants toujours portés disparus, au lendemain du sinistre. Interrogé par Guineematin.com ce vendredi, 1er août, Alseyni Sylla, chef zone à Entag Bas-fond, a déploré l’absence des autorités au plus haut niveau sur les lieux, malgré l’ampleur des dégâts et des pertes humaines.

C’est toujours la tristesse et la désolation qui se lisent sur les visages dans cette partie du Grand Conakry.

Dans son intervention, Alseny Sylla, chef zone à Entag Bas-fond, a rappelé la survenue de cette tragédie.

Alseny Sylla, chef de zone à Enta Bas-fond

« Avant-hier nuit, vers 2 heures du matin, il y a eu une montée d’eau très violente ici à Entag Bas-fond. On a retrouvé une fille d’environ 10 ans, et un garçon âgé entre 6 et 7 ans. Il y avait des bâtiments effondrés. Au total, il y a eu 6 personnes touchées : 4 morts retrouvés sur place, et deux autres toujours portés disparus. Depuis hier, on cherche partout, jusqu’au pont de Kissosso, mais sans succès. Les chefs de quartiers et le maire sont venus, mais pas les autorités du gouvernorat. On ne sait pas quelles dispositions le gouvernement a prises, jusqu’à présent rien n’a été fait. Beaucoup de familles ont perdu leurs biens, des maisons se sont écroulées. L’un des bâtiments s’est même effondré sur des personnes qui dormaient. C’est la troisième fois que ça se produit. L’année dernière, une fille avait été emportée par les eaux. L’année d’avant, il n’y a pas eu de mort, mais beaucoup de dégâts. Mais cette fois, c’était très grave. Le vrai problème ici, ce sont les caniveaux : ils ne sont pas bien aménagés. Normalement, on ne devrait même pas construire ici, c’est au bord du fleuve », a dit Alseny Sylla.

Poursuivant, notre interlocuteur a lancé un appel aux autorités pour venir au secours des sinistrés. « Nous demandons à l’État de nous venir en aide. Ce n’est pas la première fois qu’on alerte la commune, mais personne ne nous a jamais écoutés. Ce qui est arrivé cette année est dramatique. Nous lançons un appel à l’État et aux personnes de bonne volonté. Il y a eu 6 morts, 4 corps retrouvés, et deux enfants toujours portés disparus. Les blessés sont à l’hôpital, mais ils n’ont pas les moyens de se soigner. Un père de famille a perdu ses deux enfants ; lui-même a le pied et le bras cassés. D’autres victimes souffrent aussi de graves blessures. L’un des enfants emporté n’avait même pas 6 mois, l’autre n’avait pas encore fêté ses 10 ans. Ce sont ces deux-là qui sont toujours portés disparus », a-t-il signalé.

Mohamed Sylla, chef secteur adjoint à Entag Bas-fond, a précisé que les blessés ont été pris en charge grâce à l’appui du chef de quartier, du chef de secteur et de la Croix-Rouge.

Mohamed Sylla, chef secteur adjoint à Enta Bas-fond

« Vers 9 heures, une dame m’a appelé pour me signaler des blessés. L’un d’eux avait le pied enflé. Je les ai conduits à l’hôpital régional d’Entag. Là-bas, j’ai trouvé un père de famille couché avec sa femme et leurs quatre enfants. L’un avait le ventre ouvert, les pieds cassés. Les enfants avaient des blessures aux bras et aux jambes. Un certain monsieur Cissé a été grièvement blessé alors qu’il était sorti ; son enfant a les yeux touchés, ils ont dû lui appliquer des produits. À la maison, deux autres personnes étaient blessées. En tout, cinq blessés sont à l’hôpital régional d’Entag. Deux autres étaient restés dehors. J’y suis allé avec une autre personne. Les cas sont graves. La femme dont je parlais à le ventre déchiré, les bras et les jambes cassés. Depuis le début, le chef de quartier, le chef de secteur et la Croix-Rouge les ont tous acheminés à l’hôpital. J’y ai même trouvé le directeur de l’hôpital qui leur administrait les premiers soins », a-t-il indiqué.

Mohamed Bangoura, victime

Mohamed Bangoura, victime, déplore la perte de son fils et lance un appel à l’aide de l’État.
« Moi, je suis rentré avant-hier à la maison, j’ai trouvé que mes enfants étaient couchés. Je me suis également couché vers 23h. Je dormais, puis soudainement, je me suis retrouvé dehors. J’ai essayé de m’accrocher, mais à l’intérieur, le mur était déjà tombé sur mes enfants. C’est après avoir repris mes esprits que je suis revenu chercher mes enfants. Les gens sont venus m’aider, mais l’un de mes enfants est décédé : le mur était tombé sur lui. Je ne sais plus quoi dire. Tout ce qu’il y avait dans la maison est parti. Il ne reste plus rien. Mon fils Bangaly n’avait que 12 ans… Ce que j’ai appris, c’est qu’il y a eu des gens qui sont venus pour un recensement, mais moi, j’étais à l’hôpital, je souffrais. Je demande aux autorités de m’aider à trouver un endroit où rester avec ma famille. Je n’ai plus rien », a-t-il lancé.

Hadiyatou Diallo, sinistrée

Hadiyatou Diallo, sinistrée, a perdu tous ses biens et demande un abri pour sa famille.
« La pluie a commencé à tomber vers 22h. On s’est couchés vers 1h. À 2h du matin, ce sont les voisins qui nous ont réveillés. En ouvrant la porte, l’eau nous a repoussés. Tout est gâté. On n’a pu sauver que le lit. Aujourd’hui, nous n’avons plus rien. On a notre père qui est âgé. On l’a confié quelque part, et nous aussi, on cherche où aller, parce qu’il ne reste rien ici. Nous demandons à ceux qui ont les moyens de venir nous aider », a dit Hadiyatou Diallo, sinistrée.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél: 624 69 33 33

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