Guinée : le Club des Amis du Monde lance le Programme communautaire de sensibilisation à la sécurité routière Simandou

il y a 7 heures 51

PLACEZ VOS PRODUITS ICI

L’ONG le Club des Amis du Monde a officiellement lancé à Conakry ce mercredi, 21 mai 2025, le Programme communautaire de sensibilisation à la sécurité routière Simandou. Il s’agit d’un ambitieux projet, destiné à réduire les accidents de la circulation sur les routes nationales empruntées par les sociétés minières Rio Tinto Simfer, Wining consortium Simandou (WCS) et la Compagnie du Transguinéen (CTG). Financé à hauteur de 2 millions de dollars par Rio Tinto et ses partenaires, ce projet s’étendra sur 18 mois. Il ambitionne de répondre aux préoccupations croissantes liées à la multiplication des accidents sur les routes traversant les régions de Mamou, Kérouané, N’Zérékoré et le long du corridor minier Simandou, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

« C’est un paquet minimum qui a été acté avec les partenaires pour pouvoir appuyer les efforts du gouvernement dans le cadre de la lutte contre les accidents de la route le long du corridor et la nationale qu’on a créée Mamou, N’Zérékoré et Kérouané. Donc, ce sont les routes qui sont utilisées par Rio Tinto et les autres membres du consortium Simandou qui sont réunis pour pouvoir mettre en place ce projet », a déclaré Boubacar Sylla, président du Club des Amis du Monde.

Le projet comprend plusieurs volets : campagnes de sensibilisation, renforcement de capacités, développement de modules pédagogiques pour les écoles, et évaluation des risques routiers.

Une innovation majeure est également envisagée : la formation de dix jeunes guinéens comme évaluateurs des risques routiers, une première dans le pays. Ces jeunes experts seront chargés d’analyser les dangers que courent les enfants sur le chemin de l’école, mais aussi de proposer des mesures concrètes pour les atténuer. « Rio Tinto a mis un accent particulier sur les écoles situées le long des routes empruntées par ses convois », a précisé Boubacar Sylla.

Présent à la cérémonie, Aboubacar Koulibaly, directeur pays de Rio Tinto, a insisté sur la responsabilité partagée des usagers de la route.

« Nous pouvons dire que le gouvernement est responsable de mettre des lois et de contrôler ; mais chacun de nous, en tant qu’usager, nous avons aussi notre responsabilité. Ne jamais boire de l’alcool pour conduire un engin. Ne jamais faire d’excès de vitesse, même s’il n’y a pas de panneau. Il faut aller au-delà des campagnes de sensibilisation. Il faut conscientiser chaque usager de la route. Qu’il soit conducteur, ou simplement un piéton. Il faut conscientiser tout le monde », a-t-il martelé.

Le programme s’appuie également sur des ateliers communautaires, des sessions interactives dans les écoles, et l’implication des leaders locaux, femmes, syndicats de transport, avec une large diffusion des messages de prévention à la radio et à la télévision.

Ibrahima Cheikh, directeur général adjoint du service des relations communautaires au Ministère des Mines et de la Géologie, a salué l’initiative en soulignant son importance stratégique.

« Il faut sauver des vies. Le projet Simandou, c’est 650 kilomètres de voies ferrées. Il est urgent d’agir sur la sécurité des routes. C’est une importance capitale lorsque vous avez des préférences accordées aux entreprises guinéennes en plus des entreprises étrangères dans le cadre de la fourniture des biens et services, la sous-traitance locale, il y a ce qu’on appelle la mobilité sociale. Et puisqu’il ne faut pas considérer que la mort relève exclusivement d’une fatalité, il faut travailler sur les mentalités des populations pour faire en sorte que nous arrivions à infléchir la tendance des accidents au plus long de nos routes », a-t-il laissé entendre.

Julien Héau, directeur général adjoint HSSEC de la CTG, a insisté sur les risques liés à la cohabitation entre véhicules lourds et piétons.

« C’est un problème mondial, mais ici, il prend une ampleur dramatique. La collaboration entre nos différentes structures est essentielle pour la réussite du programme », a-t-il déclaré.

Ce programme communautaire de sécurité routière apparaît ainsi comme un outil clé de prévention, aligné sur les objectifs nationaux de réduction des accidents, dans un pays où plus de 5 000 décès annuels sont enregistrés, selon l’Organisation mondiale de la santé.