Fraude au PN-RAVEC à Koliady 2/ Kindia : des citoyens déplorent le racket pour l’obtention d’extraits de naissance

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Au quartier Koliady 2, Yonkontomba, dans la commune urbaine de Kindia, des citoyens dénoncent une fraude organisée autour du processus d’enrôlement au Programme National d’Identification (PN-RAVEC), à seulement quatre (4) jours de la fin de l’opération. Alors que les documents d’état civil, notamment les extraits de naissance, doivent être délivrés gratuitement selon les textes en vigueur. Mais, des agents recenseurs, en complicité avec certaines autorités locales, notamment des chefs de secteur, exigeraient entre 10 000 et 30 000 francs guinéens par document, selon nos informations.

Des témoignages accablants

Interrogées sur la situation, plusieurs victimes de ce racket témoignent. Yarie Sylla, citoyenne de Koliady 2 : « On m’a demandé 10 000 francs pour obtenir l’extrait de naissance d’une personne. J’ai payé 40 000 francs pour moi et mes trois enfants. C’est le chef de secteur 3 qui a perçu cet argent. Voici les documents qu’il m’a remis. Nous ne savions pas que c’était gratuit, car aucune sensibilisation n’a été faite. Ici, tout le monde a payé 10 000 francs guinéens par copie, même pour les photocopies. »

Fatou Camara, citoyenne, explique : « Je suis venue ce matin avec cinq de mes enfants pour l’enrôlement. On m’a fait comprendre que, pour aller plus vite, je devais d’abord acheter l’extrait à 10 000 francs par copie. J’ai donc payé 50 000 francs pour mes enfants. C’est inacceptable et incompréhensible, surtout que les autorités ont annoncé la gratuité. »

Pour Lancinet Camara, citoyen de Koliady 2, cette situation est le fruit d’une organisation locale bien rodée : « Nous sommes tous victimes de ce racket. À Koliady 2, il s’agit d’une complicité organisée par nos dirigeants locaux pour s’enrichir sur le dos des citoyens. C’était devenu un fonds de commerce : tout le monde devait payer 10 000 francs par copie, sinon tu n’étais pas recensé. Pourtant, le ministre du Budget, Facinet Sylla, avait bien sensibilisé les chefs de quartier à la Maison des jeunes de Kindia sur la gratuité du recensement. »

Un système illégal, contraire aux directives officielles

Ces pratiques sont non seulement contraires aux principes du PN-RAVEC, mais également illégales. Selon les directives des autorités compétentes, aucun paiement ne doit être exigé pour la délivrance des extraits de naissance dans le cadre du recensement.

Un agent local du recensement, qui a requis l’anonymat, confirme :

« Il y a des agents parmi nous qui profitent de l’absence de contrôle pour se faire de l’argent. Ce n’est pas officiel, et nous avons déjà alerté les services compétents. Malgré les séances de sensibilisation, cette pratique perdure, entretenue par certains chefs de quartier. »

Le chef de secteur mis en cause reconnaît les faits

Interrogé sur la situation, Alya Camara, chef du secteur 3 de Koliady 2, pointé du doigt, reconnaît les faits : « Je reconnais avoir revendu ces copies à 10 000 francs guinéens, mais ce n’était pas volontaire. Un agent recenseur du groupe faisait les photocopies et me les remettait pour que je les revende. Depuis le début, c’est ce que nous faisions. Pour moi, c’était pour aider la population. Je demande pardon », regrette-t-il.

Des appels à l’enquête et à la justice

Face à cette situation, plusieurs citoyens réclament l’ouverture d’enquêtes et des sanctions contre les auteurs de cette fraude organisée. En attendant, de nombreuses familles vulnérables se retrouvent dans l’incapacité de se faire recenser, compromettant ainsi leur accès aux services publics.

Au quartier Koliady 2, la fraude autour du PN-RAVEC est devenue un véritable obstacle pour la population. Si rien n’est fait, c’est tout le processus d’identification nationale qui risque de perdre sa crédibilité à quelques jours de sa clôture.

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