Face à Hubert Védrine, Morissanda force l’admiration (Mognouma)

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Il n’est jamais aisé de faire cohabiter deux ambitions. Il y en a toujours une dont les ambitions cannibalisent l’autre. Cette vérité, l’ancien ministre des Affaires étrangères de la France en a abusé lors du forum organisé par le ministère du Plan et de la Coopération internationale à Conakry.

Hubert Védrine avait manifestement gros sur le cœur contre le président américain. Cela frise même l’obsession, comme pour de nombreux Européens qui se sentent infantilisés depuis que Donald Trump a, sans ménagement, ni commisération, brisé un vieux pacte de partenariat censé être solide entre les États-Unis et le Vieux Continent.

En effet, les Journées du Plan et de la Coopération internationale ont servi de prétexte à l’ancien patron du Quai d’Orsay pour livrer un réquisitoire cinglant contre le régime Trump. Alors que l’objectif affiché était de dresser un état des lieux, de discuter des enjeux et des perspectives de la planification et de la coopération économique, Védrine a détourné la tribune pour solder ses comptes. Il y avait du mépris dans le ton. Les mots étaient forts, voire caustiques, à l’égard des autorités actuelles de la première puissance mondiale.

Mais c’était sans compter sur la réplique du ministre guinéen des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, qui a rompu avec une diplomatie africaine sans hauteur qui n’à cessé de plier devant la condescendance des anciennes puissances coloniales. Il fallait répondre, surtout pour éviter que la Guinée ne devienne une cible de Donald Trump, qui n’épargne rien, même face à des situations anodines ou lilliputiennes.

La réaction du Dr Morissanda Kouyaté restera dans les annales. L’opinion tendancieuse et capricieuse l’ayant quelque peu déformée , la voici rendue à son exactitude :

« La Guinée n’a pas organisé ce forum pour en faire une tribune anti-Trump ou anti-américaine. La Guinée n’est ni pro ni anti-américaine, ni pro ni anti-française, ni pro ni anti-turque, ni pro ni anti-chinoise. La Guinée est simplement pro-guinéenne et pro-africaine. »

Cette déclaration tranchée du chef de la diplomatie guinéenne témoigne de sa grande culture, de son intelligence diplomatique et de sa maîtrise rare des codes internationaux. Ce sont sans doute ces mêmes qualités qui lui ont permis, dans un passé encore récent, de porter haut la diplomatie sanitaire, en amenant même des pays conservateurs à reconnaître que l’excision est un véritable problème de santé publique. Une mission périlleuse, couronnée de succès, qui lui a valu le prestigieux Prix Nelson Mandela.

Morissanda Kouyaté sait mieux que quiconque que la diplomatie appartient au royaume du verbe. Face à ses interlocuteurs, on avertit, on convainc, on explique, on menace, on demande, on exige. Et lui le fait avec brio.

Mognouma

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