Deuil du Kountiguigbé bafoué à Kindia : Elhadj Karamba Diaby réclame repentance et respect

Au lendemain de l’inhumation du Kountiguigbé de la Basse-Guinée, Elhadj Mamoudou Camara, la ville de Kindia, comme plusieurs autres localités du pays, a été le théâtre d’un mouvement de soutien à la candidature du président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya. Une initiative que le secrétaire préfectoral des affaires religieuses de Kindia, Elhadj Karamba Diaby, déplore avec la plus grande fermeté. Le religieux appelle les autorités locales, notamment le gouverneur, le préfet et le maire, à se repentir.

La forte mobilisation d’élèves, de femmes, d’autorités et de cadres à la place des Martyrs, lieu où la prière funèbre avait été organisée la veille, a profondément choqué plusieurs proches du défunt. Parmi eux, le grand imam du quartier Banlieue, Elhadj Karamba Diaby, estime que Kindia aurait dû faire preuve de retenue.

« D’abord, nous remercions tous les fidèles, les différentes communautés et le gouvernement qui ont apporté une importante contribution lors des funérailles de notre Kountiguigbé, Elhadj Mamoudou Camara. Mais nous avons appris qu’au lendemain de son inhumation, un grand événement de soutien s’est tenu à la place des Martyrs, le même endroit où nous avons prié sur sa dépouille. C’est une grave faute. La population de Kindia a commis une erreur : ce n’est pas ainsi qu’on honore la mémoire d’un homme comme Elhadj Mamoudou Camara. Selon notre religion, lorsqu’une personnalité de cette envergure décède, la ville doit garder le deuil au moins pendant trois jours, sans manifestation de joie », a expliqué le secrétaire préfectoral des affaires religieuses.

Poursuivant, le grand imam très respecté à Kindia appelle les organisateurs et les autorités administratives à reconnaître leur faute et à se repentir.

« Quand un Kountiguigbé, une personnalité pareille, décède, la première chose à faire, c’est de suspendre les cours et les marchés pour observer le deuil. Mais ici, il a été enterré et, dès le lendemain, on entendait de la musique au même endroit. Cela nous a profondément attristés, nous les cadres religieux. Notre papa, Elhadj Fodéba Fadiga, n’est pas content. C’est une grave erreur commise par Kindia. La ville doit se repentir. Si tu commets un péché et que tu te repens, Dieu t’accorde son pardon. Mais ceux qui ont organisé cet événement doivent se repentir, sinon Dieu jugera demain entre eux et le défunt, Elhadj Mamoudou Camara. Le gouvernement a sa part de responsabilité, notamment le gouverneur, le préfet et le maire, qui doivent se repentir », a déclaré Elhadj Karamba Diaby, les larmes aux yeux.

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

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