Dégradation de l’environnement à Dalaba : inquiètes, les autorités locales tirent la sonnette d’alarme

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La commune urbaine de Dalaba est secouée par la dégradation de son environnement. Les grandes forêts qui ceinturaient la ville sont fortement menacées. Ces espaces, jadis verdoyants, sont actuellement occupés par des constructions anarchiques. On y remarque de nombreux troncs d’arbres qui résultent de la coupe abusive du bois. Ce phénomène inquiète les autorités en charge de l’environnement, qui sollicitent une délimitation entre les domaines des particuliers et ceux appartenant à l’Etat. Dans un entretien accordé à l’équipe de Guineematin.com, Sékou Amadou Keïta, conseiller communal, chargé de la commission environnement et développement durable, a tiré la sonnette d’alarme.

D’entrée, Sékou Amadou Keïta a évoqué les raisons de la dégradation avancée de la flore.

Sékou Amadou Keïta, conseil communal chargé de la commission environnement et développement durable

« Les raisons de cette dégradation se résument en une exploitation intensive de l’environnement de la population, par les constructions anarchiques. Ensuite, le service de l’administration forestière ne joue pas pleinement son rôle. Il faut réglementer la gestion des terres. La gestion des terres est très compliquée au niveau de la commune urbaine. On a deux grandes forêts. La forêt de Tangama, laissée par le colon, qui fait 425 hectares, et celle de Tinka, qui fait 450 hectares. La forêt de Tangama est suffisamment menacée par les constructions au niveau du bassin. Et celle de Tinka est plus ou moins agressée. La forêt de Tangama, toutes les essences exotiques qui étaient là ont pratiquement disparu au profit des bâtiments. C’est-à-dire, on ne laisse même pas les côtes pour la construction des bâtiments. Ces côtes devraient être préservées de cette dégradation ou de ces différentes constructions. Ensuite, on a un lac ici, le lac de Campil, mais les cultures maraîchères sont vraiment importantes à Dalaba ici. Les gens viennent jusqu’au niveau du lit des cours d’eau pour faire leurs activités agricoles. Il y a tous ces phénomènes ici. C’est un phénomène qui est très inquiétant. Parce que vous-mêmes, vous constatez aujourd’hui, au mois de mai à Dalaba, en principe, c’est le brouillard qu’on connaissait. Mais vous avez vu que la température doit être entre 22 et 23 maintenant. Alors, on n’a jamais connu une température aussi élevée que ça auparavant », a lancé notre interlocuteur.

Par ailleurs, Sékou Amadou Keïta a dit ce qui est en train d’être fait pour inverser la tendance. « Au niveau de la commune, on avait pris des mesures avec le reboisement. Mais à chaque fois qu’on plante des arbres, les propriétaires terriens viennent après vous, ils déterrent. Pour eux, la terre leur appartient. Pour sécuriser ces forêts, on a demandé de les délimiter avec des bornes d’une certaine qualité, pour que les gens sachent qu’à partir d’ici, ce n’est plus pour eux, mais c’est pour l’Etat. Tant qu’on ne définit pas ce contexte pour dire que cette forêt appartient à l’Etat, on ne pourra pas s’en sortir », a laissé entendre le chargé de la commission environnement et développement durable de la commune urbaine.

De son côté, Elhadj Mamadou Bobo Diallo, ingénieur en Génie rural à la retraite, conseiller communal à Dalaba, a indiqué que chacun doit jouer sa partition pour protéger l’environnement.

Elhadj Mamadou Bobo Diallo, ingénieur à la retraite, conseiller à la commune urbaine de Dalaba

« Le réchauffement climatique, c’est un problème mondial. Mais en ce qui nous concerne, c’est l’effet de l’homme. On a beau enseigné l’éducation civique, on a beau enseigné les bonnes manières, mais il y a toujours des réticences. Parfois, on accuse la poussée démographique, parce que chacun voudrait occuper une portion de terre. Les textes existent, mais c’est leur application qui fait défaut. Il faut avoir l’effet d’une conjugaison. Chacun doit dire que je suis responsable de ça. Parce que quand le climat n’est pas enviable, ça n’affecte pas que l’autorité. Donc, tout le monde en souffre, tout le monde en pâtit. Donc, c’est une prise de conscience générale. Parce que le premier élément de développement, c’est la conscience. Il faut qu’on dise, consciencieusement parlant, qu’on doit faire ça. Je dois faire, faire ça. Si c’est le cas, alors il y aura changement. Il faut aussi des mesures administratives. Parce que l’Etat a son pesant d’or. Une fois qu’on applique le contenu des principes par lesquels il faut passer pour entretenir et protéger l’environnement, je crois que ça peut aller. Dès l’instant que la loi est appliquée, ils ne vont pas défricher n’importe où. Il y a des zones de pente où il faut se garder même de labourer. Quel que soit la technique culturale, cela est déconseillé.  Ce sont des zones à protéger. Donc, l’Etat, à travers les services de l’environnement, doit y avoir une autre forme de recensement. En excluant les forêts classiques, les forêts communautaires, déjà existantes, il faudrait recenser toutes les zones susceptibles de provoquer des malfaçons au niveau de l’environnement. Parce qu’il y a des responsables à tous les niveaux. Depuis le chef du secteur, jusqu’au sommet. Ça, ce sont des postes de responsabilité qu’on ne minimise pas.  Alors, si chacun joue sa partition, je crois que l’environnement sera protégé », a lancé Elhadj Mamadou Bobo Diallo.

Saïdou Hady Diallo et Hammady Sow pour Guineematin.com

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