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La ville de Kankan est confrontée depuis plusieurs jours à une crise persistante du pain, marquée par une pénurie qui alimente la tension entre autorités communales et boulangers.
Au cœur du bras de fer : la régulation du prix de la miche fixée par un protocole d’accord entre le ministère du Commerce et la Chambre de commerce.
Face cette situation, le président de la délégation spéciale de Kankan, Arafan Moussa Koulibaly, est sorti de son silence ce jeudi 4 septembre 2025.
Dans un entretien accordé à notre rédaction, il a expliqué l’origine de cette crise et réaffirmé la nécessité pour les boulangers de respecter leurs engagements.
Une crise née de la hausse temporaire du prix de la farine
« Il y a moins d’un mois, les boulangers ont augmenté de façon fantaisiste le prix du pain », a rappelé M. Koulibaly.
Selon lui, cette décision avait été justifiée par une rupture d’approvisionnement depuis Conakry, qui aurait fait grimper le prix du sac de farine jusqu’à 560 000 francs guinéens.
Face à la situation, un compromis avait été trouvé : la miche de pain devait être vendue à 5 000 francs, tout en respectant le poids réglementaire, jusqu’à la stabilisation du marché. Mais avec la baisse du prix de la farine, aujourd’hui estimé entre 360 000 et 365 000 francs, les autorités ont exigé un retour aux tarifs initiaux, soit 3 000 francs pour une petite miche et 5 000 francs pour une plus grande.
« Madame la ministre du Commerce a mis à disposition une grille de prix claire. Nous avons la documentation officielle. Les boulangers doivent donc respecter leurs engagements », a insisté le président de la délégation spéciale.
Une division au sein des boulangers
La situation semble toutefois loin de l’apaisement. Selon M. Koulibaly, les boulangers sont divisés en deux camps : ceux qui respectent le prix convenu de 3 000 francs et ceux qui s’y opposent.
« Dans certaines localités, le pain est vendu à 3 000 francs. Mais d’autres refusent et qualifient leurs collègues de je-m’en-foutistes. Cela ne peut pas marcher ainsi. Il faut appliquer la décision pour le bonheur de la population », a-t-il déclaré.
Le responsable communal affirme que la commune a demandé aux boulangers de reprendre la production, en proposant les deux types de miches afin de répondre aux besoins de toutes les bourses. Mais cette consigne n’a pas été suivie par l’ensemble des acteurs.
Des actes d’intimidation signalés
La crise a pris un tournant plus inquiétant avec des incidents rapportés dans certains quartiers. Arafan Moussa Koulibaly évoque des agressions entre boulangers.
« Dans la nuit d’avant-hier, ceux qui refusent de vendre le pain à 3 000 francs se sont attaqués à ceux qui respectent la décision. Ils ont même saisi les pains déjà produits. Cela devient de l’anarchie », a dénoncé le président de la délégation spéciale, précisant qu’une plainte a été déposée auprès du procureur contre un groupe conduit par un certain Traoré.
Appel à l’apaisement
Tout en se disant déterminé à protéger les boulangers respectueux des règles, le président de la délégation spéciale de Kankan a lancé un appel au calme :
« Ce n’est pas le moment de créer de la tension dans la ville de Kankan. Chacun doit faire un sacrifice pour préserver la paix et travailler conformément aux principes et aux règles établies », a-t-il conclu.
La crise du pain à Kankan reste donc entière, avec une population qui continue de subir les conséquences directes de cette bataille autour du prix de la miche
Karifa Doumbouya et Pathé Sangaré correspondant à Kankan
L’article Crise persistante du pain à Kankan : « le moment est très mal indiqué pour créer la tension… » (PDS) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.