Création de NMC: quelles sont les difficultés auxquelles la nouvelle entreprise pourrait être confrontée ?

il y a 3 heures 29
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La République de Guinée est désormais dotée d’une société publique minière. Nimba Mining Company S.A (NMC) est son nom. Le décret de sa création a été publié dans la soirée du lundi 4 août dernier. Cette initiative des autorités est perçue par des fins connaisseurs du domaine comme stratégique pour la Guinée dans la mesure où l’État veut être lui-même un actionnaire de la production minière.

« Jusqu’ici, l’État n’a joué que le rôle de régulateur, le rôle d’administration fiscale, qui consiste à prélever des taxes et des impôts sur l’activité minière. Donc, je pense que c’est un progrès dans l’orientation qui avait déjà commencé depuis quelques années avec la création de la SOGUIPAMI et la réforme de ses textes fondateurs qui faisaient d’une entreprise publique capable de détenir des actions et aussi de procéder à l’exploitation minière », a réagi Oumar Totiya Barry.

Avec cette volonté de l’État de devenir un acteur de la production minière procure de nombreux avantages pour le pays, croit savoir le directeur exécutif de l’Observatoire guinéen des mines et métaux.

« Il s’agit de l’avantage à la fois de maîtriser lui-même le processus de production, d’accueillir un savoir-faire et développer lui-même une nouvelle chaîne de valeur pour transformer localement la bauxite. Mais également, cela va permettre à la Guinée d’augmenter ses revenus. Mais cela à des exigences. Des exigences de pouvoir assurer une gestion saine, transparente et crédible de cette nouvelle entreprise, dissocier la gouvernance politique à la gouvernance industrielle et entrepreneuriale et aussi, à la longue, pouvoir faciliter, en fait le recrutement dans cette entreprise sous des critères transparents et de compétences », exhorte-t-il.

L’autre question qu’on se pose est celle de savoir comment cette entité publique pourrait-elle écouler ses produits sur le marché d’autant plus qu’elle bénéficie de la concession minière de GAC qui avait ses clients à l’international ?

« Nimba Mining Company en tant qu’entreprise minière, elle va disposer de son propre réseau de commercialisation et elle va produire la bauxite et signer des contrats de commercialisation avec des preneurs sur des marchés libres ou avec d’autres industries d’alminuim à l’international en Chine, en Europe, aux États-Unis ou ailleurs. Pas forcément avec les anciens clients de GAC surtout aux Émirats. Donc c’est un marché libre. Elle peut contractualiser et vendre sa production à n’importe quelle industrie d’alumine à l’échelle mondiale », répond M. Barry.

Cependant, relève le directeur exécutif de l’Observatoire guinéen des mines et métaux, Nimba Mining Company pourrait être confrontée à court terme à un certain nombre de difficultés, d’ordre opérationnel.

« D’abord, comment rapidement mettre en activité cette nouvelle entreprise ? Ça demande à la fois de l’expertise, ça demande des ressources financières, ça demande de la logistique, ça demande aussi un savoir-faire qu’elle ne dispose pas. Donc, elle aura besoin quand même de quelque temps pour se déployer, acquérir toutes ces compétences et ces moyens et pouvoir produire de la bauxite et la vendre. Donc, ça va prendre du temps. A court terme, elle ne pourra pas remplir toutes ces compétences-là », ajoute Oumar Totiya Barry.

Sékou Diatéya 

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