Conflits homme-faune : des membres de la WCF formés à la gestion des plaintes à Mamou

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Face aux tensions récurrentes entre les communautés riveraines et les aires protégées, l’Office National de Formation et de Perfectionnement Professionnels (ONFPP) a organisé une session de renforcement des capacités à l’intention des acteurs de la Wild Chimpanzee Foundation (WCF). Cette formation de trois jours, tenue à Mamou du lundi 2 au mercredi 4 juin 2025, portait sur la gestion des plaintes et des conflits dans les zones protégées.

La Guinée abrite plusieurs espèces menacées d’extinction, dont une importante population de chimpanzés dans le parc national du Moyen-Bafing. Mais la proximité des villages avec ces aires protégées rend la cohabitation entre humains et faune sauvage particulièrement délicate. Les conflits naissent souvent lorsque des animaux détruisent des cultures ou s’en prennent au bétail, alimentant un climat de tension au sein des communautés locales.

Durant l’atelier, plusieurs modules ont été développés, notamment la gouvernance participative, les mécanismes de gestion des plaintes, la résolution des conflits et le dialogue communautaire. L’objectif était de mieux outiller les participants pour faire face aux réalités du terrain.

Moussa Doumbouya, responsable de la gestion des conflits à la WCF, s’est réjoui de cette initiative : « cette formation est très bénéfique. Nous y avons acquis des compétences qui nous permettront d’intervenir plus efficacement. Les communautés vivant aux abords du parc subissent parfois les dommages causés par la faune sauvage, ce qui crée des frustrations. Si leurs droits ne sont pas reconnus, elles peuvent réagir en portant atteinte aux zones à préserver. »

Fatoumata Lamarana Barry, chargée de communication à la WCF Mamou, a également salué l’apport de la session : « nous disposions déjà de stratégies de gestion des plaintes, mais cette formation vient renforcer nos outils, en particulier pour mieux répondre aux doléances issues du parc national Penselli, Soyah et Sabouyah. »

Mamadou Yaya Baldé, chargé d’activités à la WCF, a rappelé les défis sur le terrain : « Les conflits homme-faune sont fréquents. Or, la législation interdit de tuer certaines espèces. Pourtant, les communautés vivent essentiellement d’agriculture et d’élevage. Lorsque des animaux sauvages ravagent leurs cultures, cela crée des tensions. Grâce à cette formation, nous savons désormais mieux gérer ces situations. »

De son côté, Gnakoye Monemou, ingénieur agroéconomiste à l’ONFPP, a souligné que cette initiative répondait à un besoin exprimé par la WCF :
« La gestion des plaintes et réclamations est un levier essentiel pour les acteurs de la conservation. Elle contribue à maintenir la paix et à garantir la durabilité des efforts de protection. C’est pourquoi l’ONFPP, en tant que partenaire de la WCF, a choisi de développer cette thématique au profit du personnel de l’organisation. »

Enfin, Ousmane Diallo, formateur du cabinet Delmap Consulting International, a insisté sur la méthode participative adoptée :
« Nous avons mis en place un mécanisme clair d’enregistrement, de traitement et de suivi des plaintes. Il était aussi important de contextualiser les types de conflits, notamment ceux liés à l’occupation des terres, à l’usage des ressources naturelles et aux cadres juridiques existants. »

Active en Guinée depuis 2009, la Wild Chimpanzee Foundation œuvre à la préservation des chimpanzés, en identifiant les zones à forte densité de primates et en soutenant la création d’aires protégées. Présente aussi en Côte d’Ivoire, au Liberia et en Sierra Leone, l’organisation mène actuellement des projets dans le parc national du Moyen-Bafing, le parc du Badiar à Koundara, ainsi que dans le futur parc national Penselli, Soyah et Sabouyah.

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