Syndicalisme : Lamine Camara de l’USTG exige le rajeunissement

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Largement dominé par des figures du troisième âge, le mouvement syndical guinéen semble déconnecté des réalités actuelles.

Un constat partagé par de nombreux observateurs. C’est pourquoi, Mohamed Lamine Camara a décidé de monter au créneau pour dénoncer. Ce responsable syndical, membre du bureau exécutif de l’USTG (Union Syndicale des Travailleurs de Guinée), appelle à un renouveau syndical fondé sur le rajeunissement et l’innovation.

Pour le secrétaire général adjoint de l’USTG, l’heure est à la révolution. « Honnêtement, il faut révolutionner le monde syndical guinéen. C’est ma position, car ça n’évolue pas. Nous sommes des leaders, pas des chefs. Un leader, c’est celui qui se distingue d’un groupe par sa propre initiative », a-t-il affirmé.

Il interpelle sur l’inaction des syndicats. « Imaginez, depuis 1958 jusqu’à maintenant, à part l’augmentation salariale, quel est le nouveau droit que le syndicat a créé ? Je ne suis pas d’accord pour que l’on reste au même stade, à partager la subvention syndicale et les voyages. Et la subvention syndicale dont on parle, c’est moi qui en suis à la base, je défie quiconque de me contredire », a-t-il déclaré.

Il pointe également du doigt le manque de cotisations.

« Regardez dans un pays où les gens ne paient même pas la cotisation syndicale. Comment voulez-vous qu’on aille de l’avant ? Si vous n’avez pas de cotisation syndicale à réclamer, cela signifie que vous allez réclamer l’argent autrement. C’est là que réside le problème. Il faut que l’on avance, que l’on injecte de l’intellect dans le syndicat. Nous ne devrions pas être attachés aux mêmes personnes. S’ils sont aujourd’hui dépassés, ce n’est pas de notre faute », dit-il.

En prônant une révolution basée sur de nouvelles idées, Mohamed Lamine Camara, a insisté sur le fait que son approche n’est pas une attaque personnelle, mais un constat clair.

« Au niveau de la révolution syndicale, on n’offense personne. On vient avec des idées neuves. On ne critique pas, on ne fait pas de diatribes. Mais on fait des constats. On ne se justifie pas non plus, on précise. On n’écrase personne sur notre chemin, mais on essaie de tracer le chemin. C’est ce chemin qui nous permettra d’améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs guinéens. », a-t-il dit.

Ce syndicaliste estime que l’âge est un facteur limitant la capacité d’innover.

« Le mouvement syndical est aujourd’hui majoritairement composé de personnes frappées par l’âge, presque toutes à la retraite. Quand quelqu’un arrive à ses limites de réflexion, de capacité, d’aller de l’avant, on ne peut pas lui en vouloir. La seule chose que l’on peut demander, c’est qu’il se retire. Il faut que tous ceux qui sont dépassés soient mis de côté, car ils ne peuvent plus rien apporter au peuple de Guinée. », a-t-il ajouté.

Le responsable syndical a mis l’occasion à profit pour lancer un appel pressant à la jeunesse syndicale.

« Ce que je peux dire à la jeunesse, c’est de se lever, de se réveiller et de regarder vers l’avenir. C’est pour elle que je me bats. C’est elle qui doit prendre la relève, pas nous, car nous sommes dépassés. Il faut se battre aujourd’hui pour que la relève soit assurée. Sinon, c’est comme si on était contre la population guinéenne », a-t-il signalé.

Il met en garde contre la rétention du pouvoir dans le syndicat.

« Si nous continuons ainsi, à nous accrocher et à tout garder pour nous, la nouvelle génération sera jugée incapable. Mais il n’y a pas eu de transmission du savoir et du savoir-faire pour qu’elle puisse assurer la relève. Je ne veux pas que cette méchanceté continue dans notre pays. La vie est une question d’alternance absolue. Quand ta limite est atteinte, il faut s’arrêter. Il faut du renouveau dans le monde syndical, c’est une nécessité », a martelé M. Camara.

Pour lui, la solution est simple, « c’est à la jeunesse de se lever, de s’affirmer et d’imposer un nouvel ordre syndical dans notre pays. C’est ça la vérité », a-t-il conclu.

Mosaiqueguinee.com

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