RGPH-4 à Dubréka : débrayage des agents recenseurs à Tondon

La 4e phase du Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH-4), lancée par le gouvernement guinéen le 1er juillet 2025 pour une durée d’un mois, ne se déroule pas comme prévu dans certaines localités du pays. Selon Paul Kalivogui, chef d’équipe des recenseurs dans la sous-préfecture de Tondon (préfecture de Dubréka), contacté ce samedi 19 juillet 2025 par un journaliste de Guineematin.com, une crise de confiance est née entre les agents de terrain et leur coordinateur basé à Dubréka.

Paul Kalivogui, Cc/ef du RGPH4 à Tondon

« Au nom des chefs d’équipe et de tous les agents recenseurs de Tondon, nous dénonçons un manque de considération. Il y a un contrat qui nous lie à notre coordinateur. Selon ce document, les paiements doivent se faire par tranche de 25 % tous les 10 jours. Or, depuis le début de l’opération, nous n’avons rien reçu, alors que d’autres agents ont déjà été payés », a déploré Paul Kalivogui.

Pour lui, la responsabilité incombe entièrement à leur coordinateur, Fara Mansaré.

« D’après lui, une erreur comptable serait survenue lors de la formation, ce qui aurait été imputé à nos salaires. Mais si c’était vraiment une erreur comptable, il aurait dû y avoir une communication officielle. Comme ce n’est pas le cas, nous avons décidé d’arrêter le travail jusqu’au paiement intégral de notre dû. Le montant de la première tranche s’élève à 875 000 francs guinéens pour les agents recenseurs et 925 000 francs guinéens pour les chefs d’équipe », a-t-il martelé.

Sur le terrain, 92 agents, dont 23 chefs d’équipe et 3 contrôleurs, ont cessé toute activité jusqu’au règlement complet de leurs paiements. Et ce litige ne concerne pas uniquement la première tranche.

« À ce stade, ce ne sont plus seulement les montants de la première tranche. Il y a désormais deux tranches impayées, plus le reliquat de deux jours de formation. Ce dernier est de 90 000 GNF pour les agents et de 180 000 GNF pour les chefs d’équipe. Nous exigeons que l’ensemble soit payé. Par ailleurs, plusieurs de mes collègues ont été appelés et intimidés, ce que nous dénonçons fermement », a ajouté Paul Kalivogui.

Toujours selon lui, les zones de Tanéné et Coyah seraient également concernées par ce non-paiement.

Contacté par Guineematin.com, le coordinateur du RGPH4 de Dubréka, Fara Mansaré, rejette toutes ces accusations. Il affirme que tous les agents ont perçu leur première tranche, à l’exception de ceux ayant été impliqués dans une erreur de virement.

« Il n’y a plus d’agents sur le terrain actuellement. Effectivement, une erreur s’est produite pendant la formation : au lieu de recevoir 280 000 GNF, certains ont perçu 2 millions GNF. Cela concerne uniquement les préfectures de Dubréka et Coyah. Nous leur avons demandé de restituer le trop-perçu, mais beaucoup ont refusé, affirmant avoir déjà utilisé l’argent. Nous avons donc décidé de déduire les montants excédentaires sur leurs paiements suivants. Un agent recenseur doit recevoir 800 000 GNF, et un chef d’équipe 900 000 GNF. Or certains ont déjà reçu plus de 1,7 million GNF. Tous ceux qui ont accepté de restituer ou qui n’avaient pas perçu le surplus ont reçu leur première tranche. Nous considérons donc que tout le monde est payé. Les frais de connexion et autres dépenses logistiques ont également été pris en charge », a expliqué Fara Mansaré.

À présent, les regards sont tournés vers l’Institut National de la Statistique (INS), sous l’égide duquel se déroule cette opération nationale.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

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