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L’éventuelle suppression de l’examen du Certificat de Fin d’Études Élémentaires (CEE) est au cœur des discussions en Guinée.
Cette proposition divise l’opinion. Si certains y voient une solution pour réduire les coûts dans le système éducatif, d’autres par contre craignent une baisse du niveau des apprenants.
Les partisans de la suppression du CEE estiment que cet examen représente une part significative du budget éducatif en occupant 45% du coût total d’organisation des examens nationaux. Sa suppression permettrait donc de réaliser des économies significatives.
En plus, ils soulignent que le diplôme du CEE n’offre aucune opportunité professionnelle. Ses titulaires ne peuvent pas l’utiliser pour accéder à des concours d’emploi, ce qui, selon eux, rend l’examen inutile. Enfin, ils croient que supprimer le CEE faciliterait l’accès des élèves à l’enseignement secondaire, en éliminant une étape jugée inutile.
Cependant, le Syndicat National de l’Éducation (SNE) émet des réserves concernant cette proposition. Michel Pépé Balamou, secrétaire général du SNE et enseignant, s’inquiète du manque de sérieux des évaluations actuelles dans le système éducatif guinéen.
« En réalité, on n’a pas une évaluation sérieuse dans nos écoles, les classes intermédiaires sont des passoires, les gens n’échouent pas », affirme-t-il.
Il signale que la suppression du CEE, dans le contexte actuel, permettrait à des élèves qui ne maîtrisent pas les quatre compétences instrumentales de base : lire, écrire, compter et calculer à accéder au collège.
Pour le SNE, il est prématuré de supprimer le CEE tant que les conditions ne sont pas réunies. Michel Pépé Balamou insiste sur la nécessité de résoudre la question de la professionnalisation de l’enseignement, à travers la formation des enseignants, qui seront capables de transmettre aux élèves le savoir et le savoir-faire nécessaires à l’acquisition des compétences fondamentales. Il opte également pour l’élaboration d’un système d’évaluation rigoureux. Cette approche empêcherait que tous les élèves accèdent tout de suite au collège.
« Sans cela, les effectifs deviendraient pléthoriques, rendant impossible un suivi adéquat des élèves par les enseignants et confrontant ces derniers à des classes hétérogènes où de nombreux élèves ne maîtriseraient pas les bases. C’est un dilemme cornélien », a-t-il laissé entendre.
Selon lui, si la suppression du CEE est une nécessité, il faut toutefois attendre la mise en place de conditions minimales et que le système éducatif guinéen atteigne un niveau de perfection remarquable.
« Dans le cas contraire, le niveau des enfants risque de baisser davantage », a-t-il prévenu.
Le SNE considère cette proposition comme une piste de réflexion qui doit s’accompagner d’une rigueur dans les évaluations.
« C’est un facteur essentiel qu’il va falloir intégrer dans notre démarche pour ne pas tuer le peu de niveau que nous avons », a-t-il affirmé ce mardi lors d’une cérémonie de restitution avec les membres du bureau exécutif national du SNE.
Alhassane Fofana