Littérature: le CELPAC lance la 2ᵉ édition du « Prix littéraire des lycéens de Guinée»

Le Centre de Lecture Publique et d’Animation Culturelle (CELPAC), gestionnaire des bibliothèques publiques du pays, a procédé ce vendredi 7 novembre au lancement officiel de la deuxième édition du « Prix littéraire des lycéens de Guinée ». Ce projet a pour principal objectif de développer les qualités de lecture, d’analyse et de sens critique des lycéens, en leur confiant la lecture de romans proposés par des éditeurs guinéens. Il vise également à stimuler la créativité des écrivains, renforcer la production éditoriale et faire connaître les œuvres guinéennes au grand public. 

Cette innovation du Ministère de la Culture et de l’Artisanat a pour rôle également de faire de ces élèves des analystes littéraires, permettre aux lycéens de se familiariser à la lecture profonde des 4 ouvrages qui sont en compétition et d’apporter un esprit critique à ces ouvrages. 

Selon les initiateurs, chaque mois, de novembre à mars, les élèves liront un roman avant d’en faire l’analyse avec leur professeur de français. Une fois par an, et à tour de rôle, les lycéens présenteront l’ouvrage lu afin de le faire découvrir à leurs camarades, parents et amis.

Marie-Paul Huet, coordinatrice du Prix littéraire des lycéens de Guinée, s’est réjouie des résultats de la première édition et a expliqué l’élargissement du projet à d’autres établissements. « Oui on a élargi. On a 2 lycées en plus dans la région de Siguiri et dans le Fouta. Et pour permettre cet élargissement, on a demandé des financements. La SAG  a financé deux établissements, l’établissement de Coron et l’établissement de Barato et l’association Kankalabé Guinée-Nancy a soutenu le lycée de Kankalabé. Elle agit depuis trente ans dans la région, dans le domaine médical, dans le domaine forestier, dans l’élevage et dans l’éducation et là, ils ont trouvé que le projet de prix littéraire était très motivant pour des lycéens ».

Concernant les récompenses, dont la remise est prévue à l’issue d’un vote en avril 2026 lors des 72 heures du livre, la coordinatrice a précisé : « Alors si le ministère est aussi généreux que l’année dernière, un chèque de 20 millions, mais le CELPAC s’y est engagé, donc on y arrivera ».

Dans son discours de circonstance, le directeur général du CELPAC a d’entrée de jeu rappelé qu’une nation qui lit est une nation qui pense, soulignant que la Guinée s’est engagée « de façon silencieuse » à placer le livre au cœur de l’épanouissement de sa jeunesse.

À en croire Bernard Pévé Beavogui, ce prix est bien plus qu’une compétition, il constitue un pont entre la plume guinéenne et la jeunesse guinéenne. « Il permettra aux élèves de découvrir la richesse de notre littérature de jeunesse, des histoires qui leur ressemblent, écrites par des auteurs qui partagent leur réalité, mais aussi leur vécu. En amenant ces livres jusque dans les lycées et les bibliothèques de l’intérieur du pays, nous affirmons que chaque jeune Guinéen a droit à la lecture, où qu’il se trouve », a-t-il souligné.

Le premier responsable du CELPAC, qui assure la coordination des bibliothèques publiques du pays, a également insisté sur le rôle central des lycéens dans cette initiative. « L’ambition va plus loin : en confiant aux lycéens le rôle de jury, nous leur offrons une responsabilité nouvelle, celle de juger, de débattre, de défendre leurs choix. Ce prix développe, au-delà de tout, l’esprit critique, la liberté d’expression et la démocratie des idées. Il fait de nos jeunes des citoyens éclairés, des hommes capables de réfléchir, d’argumenter et de décider ».

L’objectif recherché derrière ce projet littéraire est aussi de créer des liens solides entre les lycées et les bibliothèques. « En unissant les lycées et les bibliothécaires, il crée une dynamique nationale autour de la lecture et du partage. C’est la preuve que la culture n’est pas le privilège d’une ville, mais un bien commun, un héritage que nous partageons tous. Enfin, ce prix donne une nouvelle dynamique à nos bibliothèques publiques et soutient le développement de l’édition guinéenne. Car la jeunesse a soif de récits authentiques, de voix nouvelles de nos auteurs, talentueux et passionnés, qui sont prêts à lui offrir cet avantage », a-t-il ajouté, avant de remercier le ministre de la Culture et du Tourisme, Moussa Moïse Sylla, ainsi que les partenaires dont le soutien a rendu possible cette deuxième édition du Prix littéraire des lycéens de Guinée. 

Mamadou Yaya Barry

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