La SEG et l’accès à l’eau potable pour tous : enfin, une lueur d’espoir (Par Ibrahima Kalil Diallo)

il y a 3 heures 19
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Dans l’histoire des peuples et des nations, l’eau est une denrée vitale. C’est pourquoi tous les régimes responsables font de l’accès à l’eau potable pour ses populations une priorité absolue de gouvernance. C’est le cas du Général Mamadi Doumbouya, qui dès l’aube de sa prise du pouvoir, aussi bien dans ses adresses à la nation que dans ses rencontres avec les acteurs, a rappelé son attachement à la fourniture de cette denrée vitale aux populations de façon régulière et continue.

Comprenant que cela passe par des hommes compétents, intègres et dévoués, il misa sur un cadre chevronné au parcours édifiant. C’est ainsi qu’il nomma, un produit du secteur comme Directeur général de la Société des Eaux de Guinée, Thierno Mamadou Nassirou Diallo.

A peine nommé, et prenant conscience de la noblesse de sa mission, le nouveau DG de la Société des Eaux de Guinée a aussitôt enclenché des actions allant dans le sens de la matérialisation de la vision du Chef de l’État pour le secteur. Ainsi, lors d’une interview accordée à la RTG2, il a fait le point sur la situation de la SEG, notamment les réalisations en cours et les perspectives.

Sur sa présence dans le pays

Après avoir présenté son institution qui est une société d’État en charge de la production et de la distribution d’eau potable aux ménages et entreprises, Thierno Mamadou Nassirou Diallo a fait le point sur la présence de la SEG sur le territoire national.

« À ce jour, je peux vous dire que nous sommes présents dans 30 préfectures sur les 33 que compte la Guinée. Les seules qui ne sont pas couvertes pour le moment sont Beyla, Fria et Koubia, mais je suis heureux de vous annoncer que la convention du projet d’alimentation en eau potable de ces villes a été ratifiée par le CNT. Et c’est la Banque Internationale du Commerce et du Développement de l’Afrique de l’Ouest qui s’est proposée pour financer ce projet. Donc, dans les jours à venir, normalement les travaux doivent commencer dans ces villes », a-t-il annoncé.

Cependant, souligne M. Nassirou Diallo, il faut lever l’équivoque entre la présence et la couverture, car dit-il, « la SEG est bien présente dans toutes ces villes, mais elle ne couvre pas l’ensemble des surfaces habitables ».

Sur le RFR (Relève, Facturation, Recouvrement)

Thierno Mamadou Nassirou Diallo, nouveau DG de la Société des Eaux de Guinée

Le DG de la SEG a classifié les clients avant d’évoquer les difficultés qui se posent à ce niveau. « À la SEG, nous avons deux catégories de clients : il y a la clientèle privée qui est structurée en plusieurs catégories, notamment les clients domestiques et les clients industriels. Il y a ensuite la clientèle de l’administration. Donc nous avons deux indices d’appréciation des outils de recouvrement qui correspondent aux paiements des facturations des deux. À ce niveau, il faut reconnaître qu’il y a des insuffisances qui sont liées à un certain nombre d’aspects surtout du côté des privées, où certaines populations sont réticentes face à certaines difficultés qu’elles éprouvent quant à la fréquence de l’eau. Les gens exigent une présence de l’eau 24h/24. Ce qui n’est pratiquement pas possible pour le moment ».

Sur les causes des failles actuelles sur la desserte en eau

Parlant de la non couverture et de la non desserte de toutes les surfaces, il évoque des raisons antérieures. Pour le N°1 de la SEG, le manque d’investissements pendant plus de deux décennies a créé un déséquilibre entre l’offre et la demande à la fin des années 1999 à Conakry. Cela veut dire que la capacité de production de la SEG qui se chiffrait à 150 mille mètres cubes par jour est dépassée depuis l’an 2000.

« Figurez-vous, de l’an 2000 à nos jours, tous les investissements se rapportent à de la réhabilitation de l’existant, à de la réparation, à de l’entretien. Donc, il n’y a pas eu des investissements majeurs pour l’accroissement de la capacité de production. Cette situation a fait que d’années en année, la disponibilité s’amenuise et la demande augmente. Cela a conduit à la mise en place du plan de délestage. Avant, il y avait des quartiers qui ne manquaient pas d’eau pendant 24h sur 24. »

Les premiers signes de la renaissance

Pour le Directeur général de la SEG, le 05 septembre 2021, marqué par l’ arrivée au pouvoir du Général Mamadi Doumbouya, a été le point de départ du tournant décisif qui est en train de s’opérer à la SEG, et qui va sans doute aboutir à la desserte totale des populations en eau potable. Mamadou Nassirou indique que l’histoire de son institution se situe à deux niveaux : il y a la SEG d’avant le 05 septembre et la SEG d’après le 05 septembre 2021. Car, dira-t-il, avant le 05 septembre, il y avait un projet d’adduction d’eau dans cinq villes (Tougué, Lélouma, Gaoual, Yomou et Lola), financé conjointement par la BADEA et le gouvernement guinéen. Mais, à l’avènement du CNRD, ce projet était à l’arrêt.

En 2021, Conakry et ses environs (Coyah et Dubréka) avaient fait l’objet d’une étude de schéma-directeur financé par la Banque mondiale. Les conclusions de cette étude ont été présentées en 2019. De cette date à 2021, d’un millimètre on n’a pas avancé sur ces recommandations, alors que ce schéma-directeur recommandait trois tranches d’investissements. Rappelant que la capacité de production de la SEG était de 150 mille mètres cubes, Mamadou Nassirou Diallo a affirmé que la deuxième étude du schéma-directeur se rapportait à la demande en eau. Cette étude a prouvé que la demande en eau à Conakry se chiffrait à 400 mille mètres cubes par jour. Ce qui dégageait un déficit de 250 mille mètres cubes.

Donc pour lui, de l’année de l’étude en 2019 et à l’horizon de l’étude en 2040, il a été recommandé trois tranches d’investissements en infrastructures. S’il n’y avait donc pas eu de retard, il était tablé qu’au jour d’aujourd’hui, la première tranche allait commencer en 2023 pour mobiliser 200 mille mètres cubes et la deuxième tranche était prévue pour 2025 pour mobiliser 200 mille encore pour atteindre la capacité de 400 mille mètres cubes.

Ce qui aurait donné 550 mille mètres cubes. Avec donc une demande de 400 mille mètres cubes en 2019, un excédent de production qui serait en mesure de combler les besoins croissants des années futures jusqu’à l’horizon 2023, qui a été tablée comme horizon de la troisième tranche. Ce qui veut qu’avant le 05 septembre 2021, l’eau n’était pas une priorité pour l’État. Donc pratiquement, jusqu’en 2021, rien n’a été fait, tous les projets étaient à l’arrêt.

L’engagement du Général Mamadi Doumbouya pour le secteur et la naissance de l’espoir

Arrivé au pouvoir le 05 septembre 2021, le Président Doumbouya nomme une nouvelle équipe de gestion à la SEG, dont M. Nassirou Diallo, qui occupe le poste de Directeur général adjoint chargé de l’exploitation et de la qualité. Aux dires du DG, lors de leur prestation de serment, le Président a affiché des ambitions très hautes pour le secteur de l’eau, avec pour vocation la disparition des bidons jaunes de la ville. C’est pour donc mettre en œuvre cette volonté du Chef de l’État que la SEG a déployé les mêmes études du schéma-directeur de Conakry pour l’intérieur du pays, avec les villes de Fria, Beyla et Koubia, qui ont été intégrées dans l’étude de ce Schéma-directeur.

À ce jour, au même titre que Conakry, l’ensemble des villes de l’intérieur du pays a une étude viable, disponible (une situation de référence liée au diagnostic de la fourniture en eau, une situation claire de la demande actuelle et future tablée sur 2040 et une situation sur la ressource en eau disponible dans chacune des villes. Un plan directeur, un plan d’aménagement qui consiste à envoyer l’eau dans les villes et alimenter les populations. Ce plan technique, validé par les équipes de la SEG, a fait l’objet d’une étude d’analyse économique et financière chiffrée. À ce jour, la SEG dispose donc d’une étude globale et détaillée.

Le Forum de l’eau et ses répercussions

Dans la même optique de la matérialisation de la volonté du Président pour le secteur, la SEG a organisé, fin 2023, le forum de l’eau qui a réuni l’ensemble des professionnels du secteur, ainsi que des experts de haut rang et des bailleurs de fonds du secteur. Des échanges fructueux ont eu lieu au cours desquels des intentions de financement ont été formulées. Les unes pour Conakry, les autres pour l’intérieur du pays. La première tranche de l’étude du Schéma-directeur du Grand Conakry qui s’est penchée sur les questions d’eau potable de Conakry est totalement bouclée.

« Il y a aujourd’hui un financement multi-bailleurs en ce qui concerne les 200 mille mètres cubes de la première tranche. De la prise des grandes chutes à la pose des conduites de diamètre 1600 sur 44 km jusqu’à Yessoulou, ce package est supporté par EXIM bank. La station de traitement qui devra servir à traiter et à drainer toute cette eau dans la station Yessoulou N°4 est financée par la banque mondiale.  À la sortie de la station, le réseau de la conduite de transport de l’eau traitée jusqu’à Conakry, les réseaux de distribution et les ouvrages de stockage plus les branchements sont pris  en charge par la Banque Européenne d’Investissement.

La deuxième tranche, dépendante de la première, sa source d’approvisionnement est située plus en amont, au niveau du barrage de Manéah. À ce niveau aussi, un investisseur s’est engagé sur la totalité de la première tranche hormis le réseau. Des négociations sont en cours pour ajouter ce premier package. Donc l’objectif, c’est de faire en sorte que ces travaux soient réalisés parallèlement et en même temps », a affirmé Thierno Mamadou Nassirou Diallo, avant de déclarer que si tout va bien, les travaux vont s’achever au plus tard dans 24 mois.

Sur le recouvrement

Pour remédier au problème lié au recouvrement, le Directeur général de la SEG estime que cette question ne se posera plus une fois les travaux de l’étude du plan directeur achevée. Car selon lui, aucun client ne verra l’eau 24h/24 sur son robinet et ne pas vouloir payer sa facture.

Sur la prolifération des forages

Thierno Mamadou Nassirou Diallo, nouveau DG de la Société des Eaux de Guinée

Dénonçant cette triste réalité, qui a des méfaits sur la santé au cas où l’eau des toilettes se mélangerait à la nappe d’eau souterraine, Nassirou Diallo rassure que l’arrivée très prochaine des 200 mille mètres cubes d’ eau sur le réseau pourra mettre un frein à cette situation.

Le message du DG de la SEG au Président de la République, aux travailleurs de la SEG et aux populations

Après avoir énuméré les difficultés et parlé des perspectives de développement, le Directeur général de la Société des Eaux de Guinée  a rendu un hommage particulier au Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, qui selon lui est l’architecte des changements qui s’opèrent actuellement à la SEG.

« Monsieur le Président, nous vous restons éternellement reconnaissants pour l’intérêt particulier que vous accordez à notre secteur. Si d’autres ont des doutes, nous, nous ne doutons pas. Nous savons que vous êtes en train de changer la Guinée positivement. Nous prions donc Dieu pour votre santé et pour la réussite de vos actions salvatrices envers le peuple de Guinée.

Aux travailleurs de la SEG, il leur demande de redoubler d’efforts pour l’atteinte des objectifs assignés par le président de la République pour le bien du peuple. Aux populations, M. Diallo leur demande d’être patients, car la situation du manque d’eau ne va plus durer. Cela sera bientôt un lointain souvenir avec la réalisation des travaux de l’étude du Schéma-directeur.

À la lumière de tout ce qui précède, on peut dire sans risque de se tromper que l’espoir est permis pour nos populations en ce qui concerne l’approvisionnement prochain en eau potable de façon régulière et continue.

Ibrahima Kalil Diallo

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