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À l’occasion de la journée mondiale de l’Afrique, célébrée chaque 25 mai, l’artiste engagé et fervent militant panafricaniste, Elie Kamano revient sur le sens profond de cette date historique.
Dans cette interview accordée à notre rédaction, il appelle à une prise de conscience collective face aux défis de la souveraineté, de l’unité et de la décolonisation mentale. Pour lui, la culture, en particulier la musique, doit être une arme de libération et non un simple divertissement. Depuis l’étranger, Élie s’adresse aussi avec force à la jeunesse africaine, qu’il exhorte à prendre le flambeau de la lutte, en mémoire des martyrs du continent et pour bâtir un avenir de dignité et de justice.
Médiaguinée.com : Que représente pour vous la date du 25 mai, journée mondiale de l’Afrique, en tant qu’artiste engagé et militant panafricaniste ?
Elie Kamano : une journée de réflexion et de commémoration. Réflexion sur les grands défis qui se dressent davantage autour de la lutte pour la souveraineté totale de l’Afrique. Commémoration en la mémoire de nos devanciers qui furent les premiers pionniers de cette lutte.
Mediaguinee.com : Depuis la création de cette journée en 1963 avec la fondation de l’Organisation de l’unité africaine, quel regard portez-vous sur l’évolution du panafricanisme et les combats menés jusqu’à aujourd’hui ?
Elie Kamano : Le panafricanisme évolue beaucoup mieux aujourd’hui parce que le monde est devenu un salon planétaire ou les outils de communication modernes tels les réseaux sociaux, permettent de cerner les grandes problématiques mondiales notamment la question du néocolonialisme camouflée en mondialisation. C’est dans ce cadre que Plusieurs jeunes africains ont décidé à travers ses outils de communication, de participer à l’expansion de l’idéologie panafricaine auprès des masses africaines. Le combat se porte se porte de mieux en mieux.
Mediaguinee.com : Quel rôle doit jouer la culture et la musique dans la lutte pour l’émancipation africaine ?
Elie Kamano : Cheick Anta Diop disait je cite : (l’art doit être l’art de son époque, au service des nécessités de son époque, c’est à dire des besoins de son époque. Et que tout artiste, chanteurs, écrivains, musiciens, interprètes, calligraphes, compositeurs, qui ne posent pas le débat social au cœur de son art, n’est pas un artiste mais plutôt un amuseur de galerie ). Le rôle de la culture est primordial d’autant plus que la musique a un pouvoir d’attraction qui défis toutes les dimensions et toutes les générations. C’est pourquoi je termine par dire que toute mélodie, faite pour nous faire danser sans nous faire réfléchir est une mélodie qui est faite contre nous.
Mediaguinee.com : Le panafricanisme reste un idéal parfois divisé par les intérêts politiques ou économiques Quelles sont, selon vous, les priorités actuelles pour unir véritablement les peuples africains ?
Elie Kamano : Les valets locaux et endogènes qui fustigent l’idéologie panafricaine, n’ont simplement pas la capacité de voir au delà de leur nez car ils sont dans le présent, pendant que le panafricanisme est un concept et en même temps un processus qui s’étale sur plusieurs générations. Tans que l’impérialisme voudra que l’Afrique continue à courber l’échine devant lui. Tant qu’ils nous stigmatiseront pour la couleur de notre peau. Tant qu’ils nous considèreront comme des sous hommes. Tant qu’ils ne cesseront de s’ingérer dans notre politique comme des donneurs de leçon, le panafricanisme se perpétuera. Pour unir véritablement l’Afrique, nous devons donner de la force aux pays de l’AES sur le plan économique, militaire, industriel, afin que cela soit lithographier sur les autres pays. C’est une occasion que l’Afrique doit saisir parce que pour une fois nous avons une alliance qui tient compte des aspirations du panafricanisme.
Mediaguinee.com : Quel message souhaitez-vous adresser à la jeunesse africaine, celle que l’on dit « consciente », en ce 25 mai, jour de mémoire, mais aussi d’espoir et de mobilisation ?
Elie Kamano : En ce jour grandiose de la journée de l’Afrique, je demanderai à la jeunesse de s’approprier de la lutte de nos pères qui sont morts pour notre liberté. Nos pères Brûlés, calcinés, assassinés, enlevés, kidnappés, décapités a coup de machette et de gourdin, séquestrés, défenestrés, humiliés et vendus sur des marchés comme du bétail. Je demanderai à la jeunesse de demander une réparation de tous ces crimes, qui ont vidé le continent de sa meilleure substance génétique.
Interview réalisée par Sâa Robert Koundouno
L’article L’an 62 de l’UA : « nous devons réparer l’histoire et unir l’Afrique par la force et la conscience » (Élie Kamano) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.