Kankan : le Milo déborde et inonde plusieurs jardins potagers

Depuis quelques jours, les fortes pluies enregistrées dans la commune urbaine de Kankan ont provoqué une grave crue du fleuve Milo à Kankan. L’eau a envahi plusieurs jardins maraîchers installés le long des berges du fleuve, causant d’énormes pertes pour les producteurs locaux, rapporte un correspondant de Guineematin.com à Kankan.

Au milieu de son jardin, les pieds dans l’eau et la boue, Cheick Mohamed Doukouré a le regard fixé sur ce qui reste de son champ, désormais transformé en lac. Maraîcher expérimenté, il cultive depuis plus de 20 ans plusieurs variétés de légumes destinés à l’approvisionnement des marchés de Kankan. Mais cette année, ses efforts ont été réduits à néant.

Cheick Mohamed Doukouré, victime

« C’est au petit matin que j’ai constaté l’ampleur des dégâts. La veille, j’étais passé vérifier mes planches et tout semblait encore normal. Mais le lendemain, l’eau avait tout recouvert. J’ai d’abord cru à une pluie plus intense que d’habitude, mais en arrivant sur place, j’ai compris que le Milo avait débordé », raconte-t-il, la voix chargée d’émotion.

Ici, les conséquences sont énormes. Toute sa production de la saison, estimée à plusieurs millions de francs guinéens, a été engloutie par les eaux. Les quelques papayers encore debout ne suffisent pas à sauver la situation.

« J’ai perdu presque toute ma production. Les tomates, les aubergines, le gombo et le piment sont tous noyés. Je ne peux pas donner un chiffre exact, mais ce sont des millions de francs guinéens investis qui sont partis en fumée. Ce n’est pas seulement une perte pour moi, mais aussi pour les clients qui comptaient sur mes récoltes pour s’approvisionner », déplore-t-il.

Cheick Mohamed Doukouré n’en est pas à sa première mésaventure. Chaque fois que le Milo déborde, c’est une saison entière de travail qui disparaît.

« Nous, maraîchers de Kankan, avons besoin d’accompagnement. Nous travaillons dur pour nourrir la population, mais face à ces inondations répétées, nous n’avons aucun soutien. L’année dernière, nous avions aussi été victimes d’inondations, mais les pertes n’étaient pas aussi importantes qu’aujourd’hui. Je demande à l’État de nous aider. Sinon, beaucoup risquent d’abandonner ce métier », alerte-t-il.

Le visage marqué par la fatigue, Cheick Mohamed Doukouré refuse pourtant de baisser les bras. Pour lui, cultiver ces terres est plus qu’un métier : c’est une raison de vivre. Il promet de revenir semer dès que les eaux se retireront.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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