Inondation à Wanindara : plusieurs familles touchées, d’importants dégâts matériels enregistrés

Les grandes pluies qui se sont abattues sur Conakry dans la nuit d’hier à aujourd’hui, jeudi 31 juillet 2025, ont fait d’énormes dégâts dans plusieurs quartiers de la banlieue de la capitale. Au quartier Wanindara (dans la commune de Lambanyi), juste à quelques mètres de la transversale 5, plusieurs familles se sont réveillées les pieds dans l’eau. Leurs maisons ont été envahies par les eaux. Il n’y a pas eu de perte en vie humaine mais des dégâts matériels importants sont à déplorer. Des habitants du quartier dénoncent les constructions anarchiques qui ne permettent pas l’évacuation des eaux de ruissellement est la principale, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Au secteur 3 du quartier Wanindara, personne n’est allé ailleurs ce matin. Partout ici, les citoyens sont occupés, soit à faire sortir l’eau de la maison ou les objets encore récupérables. Ibrahima Diogo Diallo, sa mère et son petit frère n’ont pas fermé l’œil depuis 1 heure, lorsque les inondations ont commencé.

Ibrahima Diogo Diallo, victime

« On a été victime d’inondation, et ça a commencé dans les environs de 1h du matin jusqu’à 4h. On était tous ici, ma mère et mon petit frère. Il n’y a pas eu de perte en vie humaine, mais les matelas et autres biens ont été mouillés par l’eau comme vous pouvez le voir. C’est un problème d’aménagement que le quartier n’a pas pu gérer depuis des décennies. L’ancien chef de quartier avait voulu bien faire, mais il a été nommé président de la délégation spéciale. L’actuel chef de quartier qui est là a ordonné qu’on casse par endroit pour permettre à l’eau de passer dans le quartier. Oui, il y a un problème de construction dans le quartier. Il faut que l’État vienne mettre de l’ordre ici, sinon ce n’est pas bon. Depuis 1993, ils ont mesuré ici, mais jusqu’ici ils ne parviennent pas à mettre de l’ordre », a-t-il déploré.

L’unique boulangerie de ce secteur a aussi été victime d’inondation et une dizaine de sacs de farine ont été mouillées, assuré Ibrahima Bah, propriétaire.

Ibrahima Bah, victime

« L’eau est rentrée ici hier nuit, et ça nous a beaucoup impacté, on en a souffert. On a perdu 10 sacs de farine et on n’a pas pu travailler. Depuis qu’on est là, c’est la première fois qu’on est victime d’une telle inondation. Il y a des clôtures derrière qui bloquent le passage d’eau et c’est à cause de ça qu’on a été victime d’inondation », accuse-t-il.

Juste derrière cette boulangerie, nous sommes tombés sur Bintou Condé, une mère de famille. Jusque dans l’après-midi, elle luttait contre les eaux dans sa maison, ses matelas et les ustensiles de cuisine sont encore éparpillés dehors.

Bintou Condé, victime

« Quand l’eau a commencé à rentrer dans la maison, j’ai eu peur, j’ai pris mon enfant et je suis sortie. J’ai ensuite crié à l’aide, mais tout le monde était occupé et personne n’a pu venir. Je suis difficilement sortie de la maison avec mon enfant. Maintenant, ce sont les enfants de la cour qui sont venus m’aider pour faire sortir les objets. Tout ce qu’on a à la maison a été mouillé », a-t-elle dit.

Dans ce quartier, la première chose qui saute à l’œil quand on y met le pied, c’est la construction anarchique. Et Thierno Souleymane Diallo, une des victimes, en est conscient.

« Hier nuit, l’eau nous a surpris. Et comme vous pouvez le voir, toute cette partie était inondée, on ne pouvait même pas y mettre pied. Le problème, c’est que chacun a construit n’importe comment et c’est compliqué comme ça. Vous pouvez voir que c’est le mur, et la cour de quelqu’un qui bloque le passage. Et quand ça pleut, l’eau entre directement chez son voisin. On a parlé, mais il y a des gens parmi nous qui refusent de casser les murs pour trouver du passage à l’eau », a-t-il indiqué.

Au niveau du bureau du conseil de quartier, l’heure est à la sensibilisation dans le secteur pour trouver un terrain d’entente entre les habitants afin de casser certains murs pour permettre à l’eau de passer assuré Boubacar Diogo Diallo, secrétaire du conseil de quartier

Boubacar Diogo Diallo, secrétaire du conseil de quartier

« En premier lieu, c’est une phase de stabilisation à l’endroit des habitants sur le pardon et la tolérance, parce que vous n’êtes pas sans savoir que nous sommes dans un quartier non urbanisé. Nous faisons appel à l’État chaque jour pour faire l’urbanisation, donc c’est mieux que nous nous tolérons entre nous. Donc, en premier lieu, c’est la sensibilisation, et ensuite on va voir comment avoir les mesures de compréhension entre les citoyens pour que chacun laisse même si c’est un peu de centimètre pour le passage de l’eau. Donc, nous allons faire appel aux concessionnaires pour qu’on s’accorde sur le passage de l’eau le temps pour nous d’attendre l’urbanisation », a-t-il dit.

A l’instar de Wanindara, plusieurs quartiers de la banlieue de Conakry ont été victimes d’inondation et plusieurs cas de morts et de disparus ont été signalés par endroit.

Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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