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La tension ne faiblit pas au sein de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG).
Exclu du Conseil Politique de cette formation dirigée par Cellou Dalein Diallo, Samuel Kourouma, l’un des piliers du parti en Guinée Forestière, a lancé ce vendredi, une charge sévère contre la direction actuelle. Il a dans un ton ferme, dénoncé une gestion opaque, clanique, appelant à une réforme en profondeur via le Mouvement des Réformateurs, qu’il considère comme une bouée de sauvetage pour une UFDG ‘’en perte de repères’’.
« Dans le parti, ce sont les mêmes préoccupations : manque de clarté, manque de vision, mise en cause du leadership », déclare-t-il avec fermeté. « Un petit groupe a transformé ce parti en entreprise familiale ou personnelle », a d’abord fustigé ce cadre.
Pour lui, la création du mouvement des Réformateurs est une réponse directe à cette dérive. Il refuse l’idée d’un départ du parti : « Nous n’allons pas faire ce que d’aucuns souhaitent que nous fassions, quitter le parti et les laisser faire. Nous restons à l’interne, nous battre à l’interne pour que ce courant d’idées puisse se passer », a-t-il confié.
Une exclusion pour un mémorandum dérangeant ?
Dans sa communication, Samuel Kourouma a rappelé le motif de son exclusion : son implication dans le mémorandum des Fédéraux de la Haute Guinée et de la Guinée Forestière, un document collectif adressé à la direction du parti pour alerter sur l’état de l’UFDG. Co-signé par plusieurs figures historiques du parti, ce mémorandum appelait selon lui, à une remise en question stratégique et à une meilleure prise en compte des bases régionales.
« Ces hommes sont là depuis Bah Mamadou, avant même l’arrivée de l’équipe actuelle. Et au lieu de dialoguer, ils ont été traités de traîtres », s’est-il indigné.
Selon Samuel Kourouma, l’UFDG a besoin d’un nouveau souffle, en phase avec les aspirations de la jeunesse guinéenne. Poursuivant, il a critiqué un discours politique de l’UFDG, qu’il estime dépassé et déconnecté des enjeux contemporains comme le projet Simandou.
« On ne peut plus vendre un discours tel que ‘un tel a fait un pont’. La jeunesse attend des réponses concrètes sur les défis économiques et sociaux. »
Samuel Kourouma va plus loin en suggérant une sortie honorable pour Cellou Dalein Diallo, en lui proposant de devenir président d’honneur et de céder la gestion opérationnelle du parti à une personne « mieux outillée », insistant que : ‘’ le Mouvement des Réformateurs n’est pas une fronde destructrice, mais un acte de résistance pour sauver le parti, tout en réaffirmant son engagement à rester au sein de l’UFDG et à défendre une vision nouvelle : celle d’un parti démocratique, inclusif et tourné vers l’avenir. « Nous disons haut ce que beaucoup murmurent en silence. Le parti a besoin d’être libéré. »
Au regard de cette crise manifeste au sein du parti, il reste à savoir si la direction actuelle de l’UFDG entendra cet appel au changement… ou si elle poursuivra dans le déni, au risque de perdre ses forces vives. Les mois à venir seront décisifs.
Sâa Robert Koundouno
L’article Fronde de Samuel Kourouma : “un petit groupe a transformé l’UFDG en une entreprise familiale. Nous voulons libérer le parti” est apparu en premier sur Mediaguinee.com.