Forécariah : l’extraction artisanale de sable, une bouée de sauvetage face au chômage

il y a 2 heures 12
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À Forécariah, le chômage massif pousse chaque jour de nombreux jeunes à se tourner vers l’extraction artisanale de sable. Dans les ports de Kississi et de Bafila, cette activité, loin d’être de tout repos, est devenue une véritable planche de salut pour ceux qui cherchent à survivre, fonder une famille ou simplement s’éloigner des dérives de la drogue.

Un reporter de Guineematin.com s’est rendu sur les lieux pour recueillir les témoignages de ces hommes qui, entre courage et précarité, tirent leur quotidien de ce travail harassant mais vital. À Kississi, Daouda Traoré, chef de port adjoint, raconte comment l’extraction de sable a pris racine dans sa communauté.

Daouda Traoré, chef de port adjoint, port de Kississi (Forécariah)

« Tout a commencé au port de Kississi. Après, nous sommes allés vers un autre port, mais il y a un souci : quand l’eau descend, elle vient avec force, donc à ce moment-là, on ne peut pas travailler, il faut s’éloigner. Ce travail a aidé beaucoup de gens, car il n’y a pas de travail ailleurs. Certains se sont mariés grâce à ça, d’autres ont eu des enfants. Il y en a qui viennent juste chercher de quoi faire les dépenses quotidiennes, et d’autres viennent uniquement pour acheter de la drogue. Mais quand ils viennent ici, on leur donne des conseils. Il y a des élèves qui quittent le village pour venir ici gagner 20 000 ou 30 000 francs guinéens, juste pour pouvoir déjeuner. Donc, c’est un travail qui aide beaucoup », confie-t-il.

Même constat au port de Bafila. Pour Bademba Cissé, chef de ce port, l’extraction de sable a permis à plusieurs jeunes de se détourner de la drogue et de reprendre goût à une vie active. C’est pourquoi, il estime que cette activité constitue aussi un moyen de prévention sociale.

Bademba Cissé, chef de port de Bafila

« C’est au port de Bafila ici qu’on assemble le sable. Les pêcheurs viennent, c’est vrai, mais c’est nous qui sommes là en permanence. Actuellement, ce travail n’est plus aussi facile qu’avant. On le fait à cause du chômage. Avant, les jeunes étaient dans la drogue, mais grâce à ce travail, on a abandonné les mauvaises habitudes. On paie des taxes à la commune chaque mois, on répare les pirogues, mais on ne sait pas à quoi servent ces taxes. On était vraiment dans des difficultés, mais maintenant, les choses ont changé car on a tourné le dos aux mauvaises pratiques », s’est-il félicité.

Mais si cette activité nourrit plusieurs foyers, elle reste minée par des difficultés structurelles. L’absence d’électricité, de sécurité et de moyens matériels freine son organisation. « Ce qu’on demande, c’est qu’on nous aide. Il n’y a pas d’électricité ici au port, pas d’agents de sécurité non plus. On a aussi besoin d’aide pour avoir des brouettes », plaide Bademba Cissé.

Ismael Diallo et Mohamed Lamine Touré pour Guineematin.com

Tél: 624 69 33 33

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