Faya répond à Bah Oury : “L’opposition n’est pas violente, c’est l’État qui est violent”

il y a 3 heures 16
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Alors que l’opposition appelle à la reprise des manifestations dès le 5 septembre prochain, le Premier ministre, Bah Oury, a mis en garde les acteurs concernés, les appelant à la responsabilité.

Dans un entretien accordé à Guinee360, le président du Bloc libéral, Faya Lansana Millimouno, a vivement critiqué l’attitude du Premier ministre. “Bah Oury déçoit du jour au jour. Il est à la tête d’un gouvernement, censé être démocratique et respectueux des droits et libertés fondamentales”, a-t-il déclaré.

Poursuivant, le leader du Bloc libéral a invité le chef du gouvernement à se conformer à la charte de la transition, qui, selon lui, régit l’action gouvernementale. “Je l’invite à relire les dispositions de la charte qui gouverne son action. Le droit de manifester y figure. Dans une République normale, respectueuse des droits et libertés, on ne peut empêcher les acteurs politiques ou sociaux de manifester. C’est l’une des formes d’expression en démocratie. Je crois qu’il a oublié cette partie de la Charte, voire même de la Constitution qu’ils sont en train de promouvoir.”

Selon Faya, les pratiques actuelles vont à l’encontre de l’esprit républicain. “À chaque manifestation, l’État déploie des moyens pour réprimer, alors qu’il n’a pas ce droit. Ce sont des forces d’encadrement et de protection qui doivent être mobilisées, pas des forces de répression.”

Prenant l’exemple de la Côte d’Ivoire pour illustrer son propos, Docteur Faya affirme : “L’opposition n’est pas violente, c’est l’État qui l’est.” “En Côte d’Ivoire, les manifestations se déroulent sans qu’il n’y ait même un blessé. En Guinée, l’État veut montrer que manifester est un acte de violence, alors que c’est l’État lui-même qui est violent, pas le manifestant.”

Il a également interpellé directement le président de la transition, Mamadi Doumbouya : “On voit aujourd’hui que ceux qui le conseillent ne le conseillent pas bien. Tous les actes posés engagent sa responsabilité personnelle. L’exemple de Moussa Dadis Camara est parlant : il a été condamné, tout comme certains civils de son gouvernement qui l’avaient poussé à mater les manifestations. Nous demandons donc au président Doumbouya de respecter sa parole.”

Le président du Bloc libéral a rappelé l’engagement du chef de l’État il y a trois ans : “Plus personne ne doit mourir en Guinée à cause des manifestations”. “Lorsque le Général Mamadi Doumbouya est arrivé, il avait déclaré que plus personne ne devait mourir en Guinée dans l’exercice de ses droits et libertés. Il doit honorer cet engagement et faire en sorte que les forces de sécurité encadrent les manifestations dans un esprit républicain”, a-t-il insisté.

Et de conclure : “Le Général Mamadi Doumbouya n’en sortira grandi que si aucun fait ne coûte la vie à un citoyen.”

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