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Plus d’une centaine de citoyens de Tatakourou dans la sous-préfecture de Doko sont allés de leur localité ce lundi 12 mars pour prendre d’assaut les locaux de la préfecture de Siguiri. Ils protestaient contre l’utilisation des poclains le long de leur unique marigot par des orpailleurs expatriés.
Ils considèrent cette situation comme une menace très sérieuse à leur survie.
« Il y a longtemps, on a commencé ce combat. Plusieurs acteurs sont informés. Nous ne voulons pas que ce marigot disparaisse. De Siguiri à Kouremalé, c’est le plus grand. Mais aujourd’hui il est menacé parce que les orpailleurs utilisent les poclains dans le nid. Pour nous, c’est inacceptable. Parce que notre survie en dépend. Nos arrières parents et nos parents vivaient des activités entreprises le long de ce marigot. Nous aussi avions commencé. Mais avec cette allure-là, il y a de quoi de s’inquiéter pour les futures générations. On ne peut plus entreprendre d’autres activités. Des trous béants se sont formés dans lesquels nos animaux tombent régulièrement. Malgré la décision du gouvernement, les autorités locales ont toujours du mal à juguler ce phénomène », fulmine El hadj Mouctar Diawara.
El hadj Mouctar Diawara n’était pas seul sur place. Plusieurs femmes ont aussi effectué le déplacement de Tatakourou pour le centre-ville de Siguiri pour porter le même message à l’attention du préfet. Comme son prédécesseur, cette dame est contre l’utilisation des engins lourds dans le marigot.
« On est venu alerter le préfet. On n’est pas d’accord avec l’utilisation des poclains dans notre marigot. Ça fait neuf fois que nous portons ce problème devant le sous-préfet à Doko. Mais cela n’a rien donné. C’est pourquoi on est venu ici le vendredi passé. Le préfet nous a dit de revenir ce lundi. On vient, on ne voit personne », a affirmé Massé Simangan.
Sogbè Kouyaté était également dans la délégation. Elle attend du préfet qu’il sonne la fin de la recréation en ordonnant le retrait pur et simple des poclains du marigot.
« On leur demande de retirer les poclains de notre marigot. Mais les orpailleurs n’obtempèrent pas. Pourtant c’est à travers ce marigot que nous parvenons à subvenir à nos besoins et ceux de nos enfants. Donc, on ne peut pas accepter qu’il soit saboté par des expatriés. C’est pourquoi le préfet doit prendre ses responsabilités », a-t-elle sollicité.
Les protestataires n’ont pas trouvé le préfet sur place. Le colonel Douramoudou Keïta était à l’hôpital. C’est ce qu’il nous a confié cet après-midi au téléphone. Toutefois, il promet de régler le problème.
Sékou Diatéya