Éditorial : Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé sur la touche électorale (Gilbert Yoma NT)

La décision du ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD) de suspendre temporairement les activités de l’UFDG et du RPG, des partis politiques présidés par Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé bouleverse la scène politique guinéenne. À l’approche des prochaines élections, cette mesure soulève des interrogations sur l’inclusivité du processus électoral et la place des grandes figures politiques dans la transition.

Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé incarnent, chacun à sa manière, une part essentielle de l’histoire politique récente du pays : le premier comme opposant historique et le deuxième étant un ancien chef de l’État. Les mettre à l’écart des préparatifs électoraux, même pour une durée limitée, ne peut qu’accentuer la polarisation déjà vive et nourrir le sentiment d’un processus biaisé.

L’enjeu dépasse la simple question de participation. Il s’agit de savoir si la Guinée peut réussir une transition où toutes les sensibilités politiques seront représentées, ou si elle s’engagera dans une voie où l’exclusion risque d’attiser frustrations et tensions.

À l’heure où le pays aspire à la stabilité et à un retour rapide à l’ordre constitutionnel, une seule question demeure, la transition sera-t-elle un pont vers la réconciliation nationale ou un filtre éliminant certains acteurs au risque de fragiliser la légitimité du scrutin à venir ?

Gilbert Yoma Neyo Tinguiano journaliste.