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“Nul besoin d’être célèbre pour être une Guinéenne inspirante.” C’est sous ce thème porteur que s’est tenue, ce jeudi 3 juillet 2025, la cérémonie de remise des prix de la 3e édition du concours vidéo Filme la Guinéenne qui t’inspire. L’événement a eu lieu dans la salle de spectacle du Centre culturel franco-guinéen (CCFG), en présence de nombreuses personnalités, de jeunes créateurs et d’acteurs engagés pour les droits des femmes.
Initiative conjointe de l’Association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI) et de l’Ambassade de France en Guinée, ce concours, lancé pour la première fois en 2023, donne la parole à la jeunesse guinéenne – particulièrement à ceux de moins de 30 ans – pour raconter, avec leurs propres outils et sensibilités, le parcours de femmes guinéennes qui les inspirent. L’événement est traditionnellement lancé chaque 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, dans une volonté affirmée de célébrer l’engagement féminin et de déconstruire les stéréotypes de genre.

La soirée a débuté avec une prestation poignante de jeunes filles slameuses issues du Club des jeunes leaders de Guinée. À travers des vers rythmés et engagés, elles ont dénoncé les pesanteurs socioculturelles et les violences basées sur le genre : excision, mariages précoces, violences physiques… Leur performance a donné le ton d’un événement à la fois artistique et militant.
Le président de l’ABLOGUI, Baro Condé, a ensuite pris la parole. Dans son discours, il a invité le public à observer une minute de silence en hommage à Oumou Koultoumy Bah, lauréate du premier prix en 2023, décédée en avril dernier. “Une jeune femme talentueuse, passionnée et engagée”, a-t-il rappelé, visiblement ému.

Évoquant le succès croissant du concours, Baro Condé a annoncé que près de 100 candidatures avaient été reçues pour cette édition, contre 43 en 2024 et 37 en 2023. “Au 22 avril 2025, plus de 80 vidéos produites avaient déjà touché plus de 700 000 personnes sur les réseaux sociaux, principalement Facebook. Ce chiffre, au-delà de sa portée numérique, témoigne d’un impact culturel et social réel”, a-t-il souligné, saluant la créativité et l’authenticité des participants. “Chers jeunes, que vous ayez remporté un prix ou non, sachez que votre travail a été utile à ce pays. Vous avez choisi de faire du numérique un outil de progrès, d’unité et de transformation sociale. Pour cela, je vous félicite.”
L’ambassadeur de France en Guinée, Luc Briard, a lui aussi salué cette initiative, qu’il considère comme un puissant levier de sensibilisation. “Nous sommes très fiers de cette troisième édition, lancée à la Résidence de France le 8 mars, journée symbolique mais qui ne devrait pas se limiter à une seule date”, a-t-il déclaré.

Mettant en lumière le rôle de l’ABLOGUI dans la promotion des droits des femmes, notamment à travers sa plateforme Génération qui ose et son application dédiée à la santé sexuelle et reproductive, il a évoqué les nouveaux défis posés par les réseaux sociaux : “Nous devons rester vigilants face aux discours haineux et aux théories masculinistes qui menacent l’émancipation des femmes. ABLOGUI joue un rôle essentiel pour que la voix des femmes reste visible dans le numérique.”
La cérémonie s’est conclue par la remise des prix aux cinq lauréats de cette 3e édition, parmi lesquels figuraient quatre jeunes réalisatrices.
Le premier prix du jury a été attribué à M’mahawa Soumah pour son court-métrage Doussou, une héroïne silencieuse. Ce film rend hommage aux veuves guinéennes, souvent invisibilisées, qui portent seules le poids de leur famille. À travers le portrait d’une mère analphabète déterminée à scolariser ses enfants, l’œuvre aborde également des enjeux environnementaux comme l’accès à l’eau et la précarité agricole.
Le deuxième prix du jury est revenu à Salimatou Barry, autrice de Anne Marie Sacko, ombre et lumière. Ce documentaire retrace la quête d’une jeune fille pour retrouver des archives familiales, avant de croiser le destin d’une femme ayant transformé l’héritage informel de ses parents en projet de vie. Un récit empreint de sensibilité, centré sur la mémoire et la transmission.
Le prix spécial de l’Ambassadeur de France a été décerné à Roquia Komah pour Celle qu’on voit mais qu’on ne regarde pas. Ce court-métrage dresse le portrait émouvant d’une mère qui, dans une société patriarcale, prépare sa fille à défier les normes sociales. Un message puissant d’espoir, de courage et d’émancipation.
Le prix spécial jeunesse a récompensé Fanta Diané, élève en 12e année, pour son film L’architecte d’avenir. Elle y rend hommage à une éducatrice qui, depuis sept ans, s’efforce de révéler le potentiel de chaque enfant. Une œuvre lumineuse sur la vocation et la transmission.
Enfin, le prix du grand public a été remporté par Alhassane Baldé avec La femme et son métier. Ce reportage met en lumière le parcours audacieux d’une étudiante entrepreneuse devenue mécanicienne. À travers le regard d’un jeune garçon, le film déconstruit les stéréotypes de genre dans un univers professionnel historiquement masculin.
L’article Concours “Filme la Guinéenne qui t’inspire” : la 3e édition met à l’honneur cinq jeunes talents est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.