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Le 31 juillet 2025 marque exactement un an depuis le verdict historique dans l’affaire du 28 septembre 2009, au cours duquel plusieurs hauts responsables, dont l’ancien chef de la junte, ont été condamnés à de lourdes peines pour crimes contre l’humanité.
Douze mois après ce jugement, de nombreuses victimes ne figurent toujours pas parmi les bénéficiaires de l’indemnisation prévue dans le Budget de Développement National, tel que promis par le président de la transition.
Cette situation est vivement dénoncée par les organisations de défense des droits de l’homme qui ont accompagné les victimes tout au long du processus judiciaire, notamment la FIDH, l’AVIPA et l’OGDH.
« Les critères de sélection des victimes et les modalités de versement ne sont ni transparents ni clairement communiqués. Cela provoque un profond sentiment d’injustice chez les victimes écartées sans explication. Ces tensions fragilisent la cohésion entre les victimes et exposent leurs représentant·es, dont moi-même, à des risques sécuritaires », a déclaré Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA.
À cette problématique s’ajoute l’absence de poursuite du procès en appel, comme pourtant réclamé par les parties civiles, ainsi que la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara, condamné à 20 ans de prison pour responsabilité de commandement.
Selon Me Drissa Traoré, Secrétaire Général de la FIDH, « la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara, malgré sa condamnation pour crimes contre l’humanité, soulève des interrogations sur le respect par la Guinée de ses engagements régionaux et internationaux. Cette décision, prise avant l’examen des recours, compromet le droit des victimes à une justice complète et équitable ».
Au-delà des questions liées à l’indemnisation et à la grâce présidentielle, les trois organisations dénoncent également le silence des autorités judiciaires concernant la suite des recours et des autres procédures liées aux événements du 28 septembre 2009.
« Cet état de fait entretient une incertitude qui porte atteinte au droit des victimes à un procès équitable dans un délai raisonnable, conformément aux standards internationaux », estime Me Alpha Amadou DS Bah, président de l’OGDH et coordinateur du collectif des avocats des victimes.
Il appelle à l’ouverture urgente des audiences, tant pour les appels que pour les procédures connexes.
Face à cette situation préoccupante, la FIDH, l’AVIPA et l’OGDH estiment qu’il est temps de relancer le processus judiciaire et d’inscrire la justice parmi les priorités nationales.
Elles exhortent les autorités guinéennes à agir rapidement pour rétablir la confiance et garantir les droits des victimes.
Elles appellent également les partenaires internationaux de la Guinée, notamment la Cour Pénale Internationale, les Nations Unies, l’Union Africaine et l’Union Européenne à renforcer leur appui en faveur de la lutte contre l’impunité dans le pays.
Hadja Kadé Barry